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Billet de blog 14 juin 2025

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La détention de Yanis Mhamdi et les odes à la presse d'Emmanuel Macron

Le président de la République a à diverses reprises salué le rôle de la presse en démocratie, précisant que la liberté de cette dernière "est la première [...] supprimée par les régimes autoritaires." Il doit donc obtenir au plus vite la libération de Yanis Mhamdi, comme celle de Pascal Maurieras.

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Ces mots sont d'Emmanuel Macron, prononcés lors de ses vœux à la presse du 3 janvier 2018 : "326 journalistes [sont] aujourd'hui emprisonnés parce que leur parole dérange. Parce qu'il n'a pas suffi de censurer, il a fallu mettre au secret ceux qui s'aviseraient d'écrire ou de parler. La liberté de la presse n'est pas une liberté spéciale, elle est la plus haute expression de la liberté. C'est pourquoi elle est la première liberté supprimée par les régimes autoritaires. Cette situation n'est jamais acceptable et chaque fois que nous le pouvons, nous devons intervenir pour que les journalistes emprisonnés soient libérés." Le président de la République ajoutait, entre autres, que "de même que les journalistes doivent aller sur tous les terrains pour informer, de même notre devoir de dirigeants politiques est de ne pas dialoguer seulement avec ceux qui sont d'accord avec nous. C'est ce que je continuerai à faire car c'est ainsi que nous protégeons nos concitoyens et que nous ferons valoir ce à quoi nous tenons." Et, plus loin : "Je veux vous dire ici que ni au sein de la Convention européenne des droits de l'homme ni au sein de l'Union européenne, nous n'accepterons la moindre mollesse, nous n'accepterons la moindre transaction à l'égard de ce qui nous a constitués, de cette liberté première qu'est la liberté d'expression, mais qui s'accompagne toujours de la liberté de conscience, de pensée et qui est constitutive de l'exercice même des contrepouvoirs indispensables dans nos démocraties."

Monsieur le président, les discours sur le rôle de la presse en démocratie sont communs. Dans l'allocution que je viens de citer, vous affirmiez encore que "la figure du journaliste est plus essentielle que jamais, [que] le travail de la presse revêt une fonction démocratique fondamentale" etc.

Près de trois ans plus tard, le 27 novembre 2020, c'est sur X que vous déclariez : "Liberté d’expression et liberté de la presse. Je n’ai jamais cessé de défendre ces principes et tous ceux qui l’incarnent. Y compris face à ceux qui, depuis l’étranger, ont pour projet de les faire reculer. Je n’accepterai jamais que ces libertés puissent être reniées."

Puis, le 11 janvier 2022, lors de nouveaux vœux à la presse, vous rappeliez "le besoin" que nous avons "d’une presse forte, libre et indépendante".

J'imagine qu'il y a d'autres occurrences : je me suis contenté des premières que me proposait un moteur de recherche.

Blast n'est sans doute pas votre média préféré mais à lire vos odes répétées à la presse vous ne sauriez prendre cela en compte. Alors la chose est simple : faites (je reprends vos mots) votre devoir de dirigeant politique en intervenant pour la libération d'un journaliste qui, sans doute, n'est pas d'accord avec vous mais dont vous ne pouvez juger la détention acceptable. Car vous avez le devoir de protéger vos concitoyens.

On vous aurait sans nul doute déjà entendu si la personne incarcérée était l'un de ces ténors des médias qui, vous le savez bien et ça tombe bien, n'iraient jamais se risquer en mer ou sur un quelconque terrain et font honte à la profession par leur propension à se porter du côté du manche. 

Pour Yanis Mhamdi donc, et pour Pascal Maurieras - détenu tout aussi arbitrairement par l'État d'Israël.

Merci.

Frédéric Debomy

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