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Billet de blog 26 avril 2024

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Palestine : Dites-le

Un appel à ceux dont la voix porte.

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Je ne ferai pas long et ce sont d'autres mots que les miens que je mettrai en avant : ceux de l'UNICEF, il y a trois jours, et ceux de la rapporteure spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens occupés il y a presque un mois.

L'UNICEF d'abord, qui n'oublie pas les 134 (c'est une estimation) derniers otages israéliens du Hamas mais précise : "À Gaza, un enfant est blessé ou tué toutes les dix minutes." Car dans la bande de Gaza désormais, "tout n'est que ruines. Maisons, hôpitaux, écoles… rien n’échappe à ces frappes aériennes d’une violence et d’une intensité inégalées." 34 262 personnes y auraient déjà été tuées, précise l'agence onusienne, dont 13 900 enfants et 9 000 femmes. Quant aux survivants, ils font face à des conditions de vie "indescriptibles" caractérisées par le manque d'eau, de nourriture et de médicaments, 95% de cette population étant désormais au bord de la famine. Ainsi, le bilan de l'UNICEF rappelle la pertinence des observations de la rapporteure spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese : "Israël agit au mépris du droit international et des règles de l’ONU de bout en bout, considérant que nous serions partiaux ou anti-israéliens, ce qui n’est pas vrai. Aucun de nous n’a jamais eu quoi que ce soit contre Israël. Nous voulons simplement qu’Israël se comporte conformément au droit international. Est-ce trop demander ? Il faut cesser de nier les comportements criminels imputables à Israël."

Imaginons un instant que ces faits et ces mots, ces mêmes faits et ces mêmes mots, soient portés avec force dans le débat public par l'ensemble de ceux qui ont, aujourd'hui, un accès aux plus importants médias, de manière qu'il en résulte un impératif moral pour ceux qui dirigent notre pays : mettre sur Israël une pression maximale, jusqu'à ce que Netanyahou ou tout autre responsable qui pourrait lui succéder arrête son carnage et soit entièrement désavoué.

Certes, je le sais : tous ceux qui ont accès à la parole publique ne le feront pas, certains n'osant pas ou ne parvenant pas à formuler une critique de l'État d'Israël même lorsque tant de vies, encore, sont en jeu. Mais nombreux sont ceux qui peuvent le faire. 

C'est un impératif moral absolu. Cela ne sert à rien d'aller participer à un débat télévisé pour dire que les choses sont trop complexes ou la situation trop lointaine pour qu'il y ait une possibilité d'agir. C'est tout simplement faux. La prise en compte de la complexité ne s'est jamais opposée à l'impératif moral de préserver des vies. 

Lorsque j'ai eu, en d'autres occasions, un accès privilégié aux médias pour parler de la situation en Birmanie (trop oubliée), j'ai essayé de l'utiliser au maximum, avec à l'esprit la pleine conscience que des gens risquaient (et ils risquent encore) leur vie face à la dictature militaire de ce pays.

Sur la Palestine, je n'ai pas cet accès mais d'autres l'ont. Ils ont de plus un avantage que je n'ai jamais eu avec la Birmanie : tout le monde a entendu parler du conflit israélo-palestinien, aussi ce qu'ils diront portera.

Alors ce que dit l'ONU, dites-le. Que le massacre doit cesser non pas demain mais aujourd'hui, chaque heure qui passe voyant non seulement des adultes mais aussi des enfants disparaître à jamais. Le relever n'est pas le signe d'un quelconque sentimentalisme : c'est un rappel à l'humanité.

Vous avez accès à la presse web ou écrite, aux studios des radios ou aux plateaux télévisés : dites-le. N'attendez pas lâchement que l'histoire ait tranché en la défaveur de ceux qui n'auront rien dit ni rien fait ou voulu empêcher que l'on dise ou que l'on fasse pour voir l'évidence.

Frédéric Debomy

Sources :

https://www.unicef.fr/article/israel-palestine-les-enfants-paient-le-prix-de-la-guerre/

https://www.mediapart.fr/journal/international/300324/francesca-albanese-aucun-etat-n-est-au-dessus-des-lois

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