Sophia Aram peut bien ironiser sur le courage des autres sur France Inter il y a trois jours (je suis personnellement gêné que cela se fasse avec l'argent public), les citoyens européens embarqués sur les navires de la flottille internationale pour Gaza sont bien plus l'honneur du continent qu'une Union européenne incapable de sanctionner un État responsable de la mort de dizaines de milliers de civils dont plus d’enfants tués qu'en quatre ans de guerres dans le monde entier.
L'Espagne et l'Italie viennent de déployer des navires pour assurer la sécurité de la flottille. Et la France ?
Voici ce qu'on lisait sur le site du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères il y a deux jours :
"La France suit de près et avec une grande préoccupation le parcours de la flottille Global Sumud vers Gaza. Elle condamne toute attaque en mer et appelle au respect du droit international, en particulier le droit de la mer.
Les participants à cette expédition en faveur de Gaza ont été informés des risques encourus. Comme rappelé par le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, se rendre à Gaza est dangereux et strictement déconseillé que ce soit par voie terrestre ou maritime. Les conseils aux voyageurs s’appliquent à tous y compris aux parlementaires et aux journalistes.
La sécurité de nos compatriotes est une priorité en toute occasion. Les services du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères suivent attentivement la situation de nos ressortissants et assureront leur mission de protection consulaire pour gérer au mieux les conséquences de cette initiative."
La même communication que lorsque le Madleen puis le Handala faisaient route vers Gaza : il s'agit de laisser entendre que ceux qui s'embarquent sont des irresponsables et que s'il leur arrive quelque chose ce sera avant tout de leur faute, les "adultes" du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères les ayant prévenus. Une honte absolue, que mettent particulièrement en lumière les décisions de l'Espagne et de l'Italie (malgré des déclarations de la première ministre italienne très semblables au communiqué français) de déployer des navires de guerre pour protéger la flottille.
Il faut donc noter, entre autres considérations, que ce sont l'Espagne et l'Italie qui protègent aujourd'hui les ressortissants français embarqués vers Gaza et non la France.
Frédéric Debomy