« La question, au-delà de la protection consulaire, c'est comment résout-on le conflit au Proche-Orient? Pardon de revenir à ça, ce n’est pas les flottilles qui apportent l'aide humanitaire, ce n’est pas les flottilles qui permettent la résolution », a osé déclarer le ministre délégué sortant du Commerce extérieur et des Français de l'étranger, un dénommé Laurent Saint-Martin (désolé de ne pas toujours connaître les noms de ministres sans légitimité démocratique si l'on se réfère aux résultats des dernières élections).
Un propos insupportable (un de plus) venant d'un membre de l'un de ces gouvernements français qui depuis près de deux ans que dure cette horreur n'ont cessé de nous montrer leur hostilité envers les personnes et organisations souhaitant que les Palestiniens cessent d'être massacrés et leur volonté de se distancier le moins possible d'Israël - Emmanuel Macron voudrait volontiers passer pour le champion de cette cause pour avoir fait de la France le... 154e pays à reconnaître la Palestine mais ce sont surtout son inaction et sa duplicité qui apparaissent comme des évidences.
Ce ne sont pas les flottilles qui permettent la résolution de la situation ? Ce n'est certainement pas l'exécutif français non plus, dont la part d'inaction et les actions ont montré le peu de volonté de s'adresser comme il le convient à un gouvernement génocidaire (signataire du statut de Rome, la France a l'obligation de coopérer avec la Cour pénale internationale, ce qu'elle a manqué de faire en laissant Benyamin Nétanyahou survoler son espace aérien au lieu de l'arrêter, voir l'article de France Info ci-dessous) et de s'engager résolument pour l'arrêt des massacres (les propositions timides de sanctions européennes récemment portées par Jean-Noël Barrot en étant une illustration).
Aujourd'hui, cet exécutif français se montre de surcroît réticent à se mobiliser résolument pour ses ressortissants engagés dans une action risquée qui n'aurait pas lieu d'être si différents États, dont la France, se montraient capables ou désireux d'arrêter un génocide. Menton relevé, il préfère se comporter comme s'il incarnait la notion même de responsabilité.
Responsabilité ? Le ministère des Affaires étrangères, en suspendant les évacuations de Gazaouis vers la France, s'est déshonoré. Il lui revient de corriger le tir en permettant à ces évacuations de reprendre (je suis d'ailleurs certain qu'il existe au sein du Quai d'Orsay des fonctionnaires que cette décision indigne : le problème, c'est ce qu'on appelle la Macronie).
Frédéric Debomy