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Billet de blog 31 mai 2024

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Israël - Palestine : en roue libre

Rien n'arrêtera pour l'instant ceux à qui la critique d'Israël est visiblement intolérable ou, au mieux, acceptable à la seule condition de couvrir ceux qui la portent le plus nettement d'une réputation infamante.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

J'ai réagi par plusieurs billets récents à certaines seulement des prises de position de ces contributeurs au débat public qui ne semblent pas pouvoir tolérer qu'Israël soit sous le feu de la critique. Tous ne manifestent pas cette intolérance de manière équivalente : il y a ceux qui ne manifestent pas la moindre distance avec la politique criminelle actuellement menée par le gouvernement de Benyamin Nétanyahou et il y a ceux qui la jugent blâmable mais ne peuvent s'empêcher dans le même temps d'entreprendre de délégitimer à coups de polémiques stériles et malhonnêtes les individus que des contradictions personnelles n'empêchent pas de se positionner sans ambiguïté contre les atrocités en cours. Il y a en somme les salauds mesurés (si l'on peut dire) et les salauds intégraux. Mais l'on est en droit de ne pas prêter une trop grande attention à ces différences de degré : quiconque s'emploie actuellement à opposer à l'urgence de mettre une pression maximale sur Israël d'injustes accusations d'antisémitisme, de proximité idéologique avec le Hamas etc. mérite un discrédit moral total.

Si j'ai pris la peine de réagir parfois à ce que je lisais et entendais de la part de ces gens, c'était avec l'idée peut-être dérisoire de contribuer à une amélioration de la qualité du débat, même si je savais ma voix peu porteuse. Mais qui arrêtera ces gens, qui sont toujours en roue libre et le demeureront, à l'évidence, tant que leur indignité ne leur sera pas massivement renvoyée au visage ? Si la mort de tant de civils ne suffit pas à ce qu'ils se modèrent, rien, sinon le fait que cela finisse par leur nuire personnellement, ne le fera.

Telle demeure donc la situation :

D'un côté, des civils qui meurent massacrés dans le cadre de ce que Bernard-Henri Lévy, le 7 mai sur X, appelle une extinction d'incendie. 

De l'autre, en France, des gens que ces massacres indignent et qui s'emploient à faire monter la pression sur les instances publiques de manière à les convaincre d'agir de manière plus résolue, ou pour tout dire moins coupable, afin que cesse d'augmenter le nombre de tués.

Mais aussi, en France toujours, des intervenants au débat public qui s'emploient à déligitimer ces militants à coups de polémiques stériles, en affirmant en même temps pour les moins inhumains d'entre eux leur refus (que l'on est en droit de qualifier d'hypocrite) de toutes les victimes civiles.

Je prends ici un pari sur l'avenir, que je considère être un pari facile : ceux qui se montrent incapables de réagir aux critiques portées contre Israël autrement que par des accusations d'antisémitisme, s'ils ne sont pas aujourd'hui en difficulté, finiront par être rangés du côté de l'infamie, leur juste place, à la différence de ceux qu'ils accusent précisément d'infamie.

Il n'est pas besoin d'être particulièrement lucide pour savoir que c'est plié. Peut-être leur virulence s'explique-t-elle d'ailleurs par le fait qu'ils le savent ou le sentent. Il est en tous les cas intolérable que leurs difficultés personnelles se règlent sur le dos de personnes que l'on tue.

Frédéric Debomy 

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