Pour une écologie des petits matins tranquilles (et pas des Grands soirs chimériques)
- 2 mai 2016
- Par Frédéric Denhez
- Blog : L'écologie est une science sociale, la preuve !
… dix thèmes transversaux sur notre place dans la nature, notre rapport à l’énergie, le rôle fondamental des collectivités, la gouvernance de l’eau comme exemple à suivre (en l’améliorant…), l’importance de l’éducation à l’environnement et de la bouffe etc. Dix chapitres rédigés à partir des documents internes de FNE, des discussions avec ses bénévoles et salariés, de mes propres réflexions. Un livre pas facile à rédiger, car il a dû se frayer un chemin entre les nombreux réseaux et membres de la plus grande fédération d’associations de protections de la nature de France. Mais le voilà, il est beau comme une feuille de route à partir de laquelle tous les prétendants à la Présidentielle devrait développer leur vision de l’avenir. S’ils en ont une.
Avec la préface et le soutien amical de Jean Jouzel, et la postface du président de FNE, .
(Pour vous donner envie, ci-dessous, début du chapitre 1)
Sivens est un choc. J’y ai vu ce que je craignais. D’un côté, un peuple de contestataires du fait établi, prétendant demander des comptes sur une décision qui leur paraissait insensée. Face à eux se trouvait ce peuple des momies électorales en place depuis que le monde existe, qui ne comprenait pas pourquoi on lui contestait ses habitudes. Les premiers étaient naïfs, les seconds arrogants. Rien ne bougeait. Alors des violents apparurent, prétendant défendre les premiers, si bien que les momies répondirent en faisant donner la force publique. L’habituelle comédie humaine pouvait enfin démarrer, au bénéfice des médias et des politiques excités par le manichéisme. L’acmé fut atteinte lorsqu’une grenade s’insinua entre le dos et le sac d’un naturaliste, simplement venu réclamer que l’on n’asséchât point une zone humide. Érigé en martyr par certains, Rémi Fraisse encouragea par sa mort quelques-uns à reconsidérer ce projet de barrage impossible, dont on feignit de s’apercevoir, en hauts lieux, qu’il n’était ni réfléchi, ni utile. Il fallut ce terrible drame pour secouer le théâtre.
Cela désespéra France Nature Environnement, dont Rémi Fraisse était membre. Discrète par habitude, n’aimant pas la fumée des pneus brûlés car légaliste par essence, « FNE », la plus grande fédération d’associations de protection de la nature en France, montra alors ses larmes, sa colère et son incompréhension. Elle expliqua à quel point Sivens était, hormis son épouvantable conclusion, très symptomatique de l’énergie qu’il faut déployer, en France, tous les jours, pour faire appliquer la loi et les règlements, et capter l’attention d’autorités qui pensent que l’élection est une onction incontestable. C’est ce que j’essayai de dire avec Denis Cheissoux dans la chronique à deux voix de « CO2, mon amour » sur France Inter, que nous dédiâmes à Rémi Fraisse. J’ai gardé la feuille, modifiée, raturée jusqu’à la prise d’antenne. Etrange de pleurer dans un micro.
Et la question a surgi : un monde meilleur est-il possible ? Oui, c’est ce que nous dit l’esprit de Sivens, qui perdure une fois la brume lacrymogène dispersée et les arbres abattus. Car des Sivens, j’en vois partout. Fleurissant sur la jachère de l’État impécunieux, incohérent, peu honnête et sans vision, collectivités, individus, entreprises et associations inventent, proposent, font. Il y a comme une excitation sourde partout en France, des ondes gravitationnelles en train de tout changer, l’air de rien.
Et cela, FNE l’incarne. Cet immense réseau d’associations de bénévoles, parce qu’il touche des centaines de milliers de militants, les écoute en retour. Et, cahin-caha, en émergent quelques idées sur le monde de demain. En me plongeant dans les synthèses de FNE, en rencontrant les femmes et les hommes qui la composent, j’ai découvert des réponses solides aux questions que je me pose qui, sans être toujours les miennes, ont l’immense mérite de dessiner une France cohérente, souriante et vivante.
Le résultat ? Ce livre qui, en dix chapitres, dresse le portrait d’une société en paix avec son environnement.
(…)
Chapitrage :
Chaque chapitre, sauf le 1, explique ce qu’il ne serait pas idiot de faire, et pourquoi, et présente à sa fin quelque chose à faire pour le citoyen, et une mesure à prendre par l’élu ou l’État.
Préface de Jean Jouzel
Chapitre I. Reprendre notre juste place dans la nature
Chapitre II. Favoriser des individus producteurs d’énergie, des citoyens consommateurs
Une mesure pour s’engager maintenant
La mesure que l’État doit appliquer d’urgence
Chapitre III. Développer le gaz « bio », l’énergie de la transition
Une mesure pour s’engager maintenant
La mesure que l’État doit appliquer d’urgence
Chapitre IV. Organiser la vie quotidienne par les collectivités
Une mesure pour s’engager maintenant
La mesure que l’État doit appliquer d’urgence
Chapitre V. Instaurer une économie qui évite, récupère et partage
Une mesure pour s’engager maintenant
La mesure que l’État doit appliquer d’urgence
Chapitre VI. Faire de l’eau un modèle de gouvernance
Une mesure pour s’engager maintenant
La mesure que l’État doit appliquer d’urgence
Chapitre VII. Que la nature et l’agriculture décident de l’aménagement du territoire
Une mesure pour s’engager maintenant
La mesure que l’État doit appliquer d’urgence
Chapitre VIII. Faire de l’État le garant du patrimoine naturel
Une mesure pour s’engager maintenant
La mesure que l’État doit appliquer d’urgence
Chapitre IX. Faire de la santé et l’environnement les piliers de notre bien-être
Une mesure pour s’engager maintenant
La mesure que l’État doit appliquer d’urgence
Chapitre X. Instaurer une éducation à l’environnement à tous les étages
Une mesure pour s’engager maintenant
La mesure que l’État doit appliquer d’urgence
Postface de Denez Lhostis
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