Frédéric lutaud (avatar)

Frédéric lutaud

Ancien membre du Bureau national du Parti socialiste

Abonné·e de Mediapart

63 Billets

0 Édition

Billet de blog 9 avril 2017

Frédéric lutaud (avatar)

Frédéric lutaud

Ancien membre du Bureau national du Parti socialiste

Abonné·e de Mediapart

Mélenchon veut-il le pouvoir ?

L’alignement des astres est-il favorable comme il s’amuse à l'évoquer en meeting ? Une chose est sûre, l’alignement des sondages le place en favori de la gauche avec 18% aujourd’hui, à égalité avec Fillon, parfois devant et surtout loin devant Hamon à 9 %. La question de la victoire commence à se poser sérieusement. Mélenchon veut-il vraiment le pouvoir ?

Frédéric lutaud (avatar)

Frédéric lutaud

Ancien membre du Bureau national du Parti socialiste

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il a retrouvé son score dans les sondages de 2012, mais cette fois-ci plus de candidature Hollande pour jouer les troubles fêtes. L’anti-sarkozysme ne joue plus, il peut espérer maintenir son pourcentage de voix, mais celui-ci reste insuffisant pour accéder au second tour. Aller chercher les abstentionnistes, c’est courir après de grandes désillusions. On ne mobilise pas l’abstention sans la perspective de la victoire, et pour l'instant, il peut espérer au mieux, devenir le troisième homme. Pour remporter la victoire, il ne peut se dispenser de réaliser l'unité de la gauche et cela pour 2 raisons principales :

Mélenchon a bien sûr besoin des 10 % d’électeurs de Benoît Hamon sans lesquels, il n'accédera jamais au second tour. Bien que les électorats ne s’additionnent pas toujours – une partie de l’électorat hamoniste ne votera sans doute pas Mélenchon –, ce sont aussi beaucoup d'électeurs de gauche qui préfèrent encore voter Macron, de peur d’avoir à départager Fillon et Le Pen au second tour, qui reviendront. A l'image de cette phrase du chanteur Renaud : « Quant au PS divisé entre Hamon et Mélenchon, j'eusse voté pour eux s’ils avaient trouvé une alliance ». Une alliance Mélenchon Hamon est donc la condition de la mobilisation. Non pas un ralliement inconditionnel, mais un rassemblement digne et équitable sur un accord de gouvernance et de majorité  afin de créer une dynamique électorale où chacun se retrouvera.

Ensuite Mélenchon a besoin de l'unité de la gauche car il aura besoin de gouverner. Une fois  élu, il devra s’appuyer sur une majorité parlementaire qui ne peut être qu’une coalition comme au Portugal. Son implantation territoriale actuelle, même avec le PC, ne l’autorise pas à remporter suffisamment de circonscriptions, surtout si demain l’aile droite du PS, après la chute de Hamon,  reprend la main sur les investitures aux législatives.

Mélenchon a beau dire : « la comédie de la « candidature commune » qui n’a déjà pas grand sens politique n’en a plus aucune sur le plan pratique. En effet, légalement et concrètement aucun candidat ne peut plus « se retirer ». Quoi qu’il arrive, quelle que soit sa décision, ses bulletins de vote seront imprimés par l’État en toute hypothèse et ils seront mis à disposition des électeurs dans les bureaux de vote. C’est la loi ! ». Il n’en reste pas moins que le désistement de Hamon reste toujours possible, rien ne l'oblige à se présenter et il en sortirait grandi pour avoir fait gagner la gauche. Quant aux sommes investies, leur remboursement devra faire partie de l’accord passé entre eux. Rien ne coûtera plus cher que 5 ans de droite libérale ou d'extrême droite au pouvoir.

Jean-Luc Mélenchon ne doit pas laisser passer le train de l’histoire. Il est aujourd’hui en position de force, il doit maintenant prendre la responsabilité de tendre la main à Benoît Hamon. Rassembler la gauche, toute la gauche, et assurer la victoire. C’est toujours au majoritaire de faire un geste en direction du minoritaire et non l’inverse. Sans quoi il portera la responsabilité d’un échec cuisant alors que plus que jamais la victoire est possible.

Socialistes et Insoumis, aidons à faire l’union avec Mélenchon !

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.