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Billet de blog 7 septembre 2010

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Le ballet du baron

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le ballet débute pour une fois dans la rue,

Faisant fi des loges privées de l’Opéra Bastille.

Regardez-moi ce peuple venu.

Tous ces gens qui se tiennent debout, milliers de quilles,

Que les dirigeants observent du haut de leurs luxueux palais,

D’où ils lancent des réformes,

Afin de faire tomber les opposants à leurs yeux mais,

Qui ne sont en fait que des hommes,

Soucieux de conserver les libertés qui leur donnent le courage nécessaire

De se lever matin, souvent pour une paye de misère.

Les hommes politiques remercient bien le baron,

Qui saigna Paris de ses veines tortueuses,

Pour en faire une ville aux rues jonchées de mascarons,

Où le peuple rugit entre les demeures somptueuses,

Merci baron, disent les seigneurs, d’avoir fait les rues si droites,

Car la grande avenue n’est à la révolte, qu’une voie sans issue et étroite.

Le ballet avance, les ballerines tournant autour de drapeaux multicolores,

Aux emblèmes syndicaux qui sont ici les maîtres du folklore.

Regardez-moi ces leaders qui déplorent, la volonté de l’Etat,

De bien veiller sur son or, et d’opprimer les gens d’en-bas.

Mais eux aussi remercient bien le baron,

Car ils jouent un rôle qui leur permet d’exister sans trop de risque.

Ils n’entendront jamais les fusils, car en bon fanfarons,

Ne sont pour les lions costumés que de frêles damalisques.

Ils s’indignent, s’érigent en tribuns, négocient,

Pour en arriver aujourd’hui à une liberté en sursis.

Ils organisent quelques grèves sans prétentions,

Sur lesquelles ne rugira jamais le son du canon,

Ne leur parlez pas de bloquer le royaume,

D’une grève générale et reconductible car leur fanion,

Jadis de couleur rouge, est devenu aujourd’hui terne et achrome.

Merci Baron, disent les premiers secrétaires, d’avoir fait les rues si droites,

Car la grande avenue n’est au berger qui surveille son troupeau, qu’un vaste cloître.

Femmes et hommes opprimés, traînent du pied dans ce vaste ballet,

Ne trouvent pas la sortie du spectacle organisé,

Si rien ne bouge dans ces cortèges où les confettis virevoltent,

Gardez espoir qu’un jour,

Ces ballets du baron conduisent à une véritable révolte.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.