Courir après le Corona pour essayer de l'arrêter ne sert pas à grand chose : virus nouveau contre lequel nous n'avons aucune défense, aucun anticorps chez aucun de nos camarades humains pour arrêter la chaîne infernale alimentée par la fourmillière des porteurs sains dont on ne peut se méfier, il faut nous faire une raison : tôt ou tard nous devrions sauf miracle improbable être tous infectés, vous, moi, tous impactés. Avec un lot de victimes non négligeable, et je pense surtout aux pays qui n'ont pas notre couverture médicale.
Après, il n'est pas inutile d'essayer d'en freiner la diffusion, même si c'est un match perdu d'avance : il vaut mieux tenter de gérer la situation sur six mois (ou plus?) en retardant au maximum les contagions, autant de temps de gagné pour ne pas être submergés par un pannel majeur de malades en un laps de temps trop court. D'autant que parmi les malades vont se trouver en première ligne les soignants : il ne faudra pas hésiter à faire participer en milieu hospitalier les médecins de ville après formation accélérée, ni à réquisitionner les salles des cliniques privées qui, me dit-on, vont bien mieux financièrement, comme c'est bizarre, que l'hôpital public.
Ceci dit, même si au total les formes graves s'avèrent limitées, il faudra s'attendre la panique aidant à une surchauffe des lieux de soins, à des pénuries de toutes sortes pour cause de course aux réserves des produits supposés de première nécessité pour (sur)vivre en autarcie. Et certains feront leur beurre sur cette demande, même sans réelle pénurie. Et bien entendu l'économie en pâtira. Mais bon, quelles sont les premières victimes, le luxe et les transports aériens, voire la bagnole ? On ne va pas pleurer. Réservons nos larmes pour le petit commerce et les PME-TPE.
Sur ces conséquences économiques, pas un commentateur qui ne se répande en cris d'orfraie en se tordant les mains à l'idée – quelle horreur - d'une atteinte à la sacro sainte croissance. Il y aura décroissance ? Tant mieux, moins de gaz à effet de serre. Nous devrons envisager de la mise en chômage partiel (indemnisé) ? Tant mieux, la réduction du temps de travail est une des solutions à nos problèmes. Certaines entreprises non essentielles seront mises en danger ? Cela nous obligera à réfléchir à ce qu'est une entreprise : un lieu où l'on fait du profit, comme le dir Bruno LEMAIRE en reprenant Milton FRIEDMAN, où une zone où l'on propose des biens et des services utiles, de bonne qualité, durables, à leur vrai prix, au plus près si possible de leur lieu de consommation ? Et à réfléchir à ce que sont nos vrais besoins, et à les comparer à ceux des zones plus pauvres de la planète.
Un mot sur la gestion politique de cette crise : elle est correcte, même si tout n'est pas dit pour ne pas provoquer d'affolement. Mais on ne peut d'un côté convoquer tous les partis et syndicats comme pour réaliser une union sacrée face au danger, et d'un autre côté imposer avec la violence que nous savons ce projet imbécile de réforme des retraites : le Corona Virus ayant de fortes chances d'entrainer la suspension des jeux olympiques, événement mondial, il eût été normal qu'il entraine la suspension de cette réforme hexagonale qui n'est maintenue que pour sauver l'orgueil du prince qui nous gouverne : s'il s'y résolvait - comme il se doit- , il deviendrait peut-être alors vraiment le Président qu'il n'a jamais été jusqu'à ce jour.
Frédéric,
de Pau