Lettre aux confrères qui ne me sont pas chers du Conseil de l'Ordre des médecins
Le Dr Bonnemaison a été jugé par deux instances.
Chacun pensera ce qu'il veut du verdict finalement retenu à son encontre par les jurés de la société civile. Mais il aura eu droit aux assises à un vrai procès, au vu et au su de tous, après que toutes les parties aient été entendues, que des dizaines d'experts, plusieurs ministres, une foule de témoins enfin soient venus éclairer les débats au cours de plusieurs semaines d'argumentaires , après des mois d'instruction..
Parallèlement le Conseil de l'Ordre des médecins, lors d'une instance confidentielle où cet organisme est à la fois – écoutez bien – législateur, plaignant, enquêteur, juge d'instruction, procureur, juge de première instance et de recours, mais aussi confrère et concurrent potentiel de l'accusé, l'a condamné sans avoir eu accès à l'entier dossier - simulacre donc de procès – à la mort professionnelle.
Et possiblement, nous l'apprenons ce jour, par le désespoir et l'humiliation de la radiation, à mort tout simplement, alors que la Justice l'a, pour l'essentiel, blanchi.
Alors je vous invite, vous les confrères qui ne m'êtes pas chers, à vous écarter d'un problème qui vous dépasse. Vous dont la morale se limite à baisser pudiquement les yeux devant la concussion du milieu conduisant au scandale du Médiator, votre prétention à dire le Droit que vous piétinez est insupportable.
Ecartez-vous donc, car ça n'est pas aux médecins de dire à la société le pourquoi ni le comment de la médecine et de ses limites, mais l'inverse. Et il ne saurait y avoir pour les soignants de lois et tribunaux parallèles dans un Etat de Droit.
Que passe donc la Justice. Avec ses faiblesses certes, mais sa Légitimité qui en fait la seule qui soit acceptable. Mais que disparaisse enfin cet organisme inique qu'est le Conseil de l'Ordre des médecins, honte à la fois et du corps médical et du système judiciaire.
Docteur Frédéric PIC
PAU