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Billet de blog 2 janvier 2019

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On vous écrira …

Chacun connait la formule qui suit une demande à laquelle on ne compte donner aucune suite : « laissez donc vos coordonnées, on vous écrira » C'est ce qu'a dit le président lors de son allocution à propos du « grand débat national » : « je vous écrirai dans quelques jours »...Les « porte-parole des foules haineuses ne représentant en rien le peuple » apprécieront.

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On vous écrira …

Chacun connait la formule qui suit une demande à laquelle on ne compte donner aucune suite : « laissez donc vos coordonnées, on vous écrira » C'est ce qu'a dit le président lors de son allocution à propos du « grand débat national » : « je vous écrirai dans quelques jours »...Les « porte-parole des foules haineuses ne représentant en rien le peuple » apprécieront.

En l'occurrence, le Président semble n'avoir pas compris ce qu'il en est : les Gilets Jaunes et les 70% des français qui les soutiennent, ne serait-ce que par procuration – n'attendent pas qu'on leur dise en majesté de quoi nous allons parler, car ce sont eux qui doivent en décider. Et qui l'ont déjà dit dans leur désir d'égalité et de fraternité qui sous-tend les premières revendications collectées .

En écoutant ses 3 derniers discours, on constate que ce président qui assume tout (il deviendrait assumant, à force!) n'assume rien en fait : le 10 octobre, ils bat sa coulpe en regrettant d'avoir pu blesser ou choquer certains français...pour les avoir méprisés ? Que nenni ! À cause « de sa détermination et de son parler vrai » !! en clair, il s'excuse d'avoir été volontaire et sincère. Plus hypocrite tu meurs. Plus tard, il accuse son entourage qui ne le comprendrait pas, Bercy, les hauts fonctionnaires (avec lesquels il n'a bien entendu rien à voir)

Et lors de ses vœux, chef d'oeuvre verbeux d'auto-satisfaction, il redira que cette colère « qui vient de loin » (qui ne le concerne donc en rien) tient à la mondialisation, aux tracas administratifs et aux interrogations sur notre identité. Mais n'a bien entendu rien avoir avec lui, ni avec la politique qu'il mène non depuis dix-huit mois, mais depuis les six ans et demi où il a inspiré puis mené la politique qui a généré cette colère.

Niant cette colère, fustigeant outrancièrement ce qu'il nomme « une violence irresponsable, les opportunistes, le désordre, l'anarchie » – ce sont ses termes – et affirmant sa détermination à les réprimer rigoureusement – ce qu'il a effectivement fait - , ce président en fait avec son discours « tout va très bien Madame la marquise » s'enfonce dans un déni inquiétant de la réalité, et l'on se demande comment il pourrait, lui le boute-feu, lui qui n'a jamais rassemblé plus de vingt pour cent d'adhésions réelles à sa personne, comment lui, "Monsieur Moinsquevingt", pourrait être l'agent de la reconstitution d'une France apaisée ?


Il appelle « à la concorde » ? prenons-le au mot. Tous à la Concorde, nous qui sommes - n'en déplaise à Sa majesté - le Peuple, avec comme seuls slogans et pancartes : Liberté, Égalité, Fraternité.

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