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Billet de blog 3 février 2021

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Consentement éclairé, vous avez dit consentement éclairé ?

Comment demander, susciter et obtenir l'assentiment à des mesures dont on ne connait vraiment ni les avantages ni les inconvénients ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

J'ai entendu comme tout un chacun durant une quinzaine la litanie des menaces terrifiantes de confinement proférées par nos ministres ou sous-ministres, de serré à hybride en passant par imminent et inévitable voire indispensable. Avant que ne surgisse en majesté de son olympe notre Grand et Unique Décideur : « Stop ! Non, je ne permettrai pas que souffre mon peuple, dans ma grande mansuétude et avec un courage souligné par tous les médias, je m'oppose à cette tragique mesure suscitée par d'infâmes défaitistes, et je viens vous sauver, hop, pas de confinement ! »

Chapeau l'artiste ! Splendide communication ! Bien sûr, les fâcheux s'étonneront que l'on ne déconfine pas à moins de 5000 cas par jour, jauge décidée en conférence avec lui-même par l'Unique Décideur mais que l'on ne confine pas à 25 000 (chiffres d'ailleurs sans valeur puisque dépendant du nombre de tests effectués). D'autres s'interrogeront sur les valeurs du confinement (qui n'a pas scientifiquement parlant fait la preuve de son efficacité), alors que les plus touchés sont les plus confinés, les condamnés au confinement des EHPAD. Ou que l'on veuille enfermer chez eux les 90% dont le virus se désintéresse ou peut s'en faut, ou ceux qui l'ayant attrapé en sont guéris et que l'on devrait obliger à sortir car ils sont le meilleur barrage contre la circulation du fichu couronné !

Mais ce n'est pas tout. Comment comprendre que l'on s'excite comme des cabris en invoquant leur seule « modernité » (donc macronicité, inclinons-nous) sur la possibilité de traitements totalement improbables (anticorps mono clonaux par exemple) après en avoir interdit d'autres connus et potentiellement prometteurs au vu de la seule publication d'un article crapuleux pseudo-scientifique (dont aucune sommité médicale paradant sur les plateaux ne semble s'être offusquée), Ou comment accepter qu'un éventuel confinement dont on sait aujourd'hui les effets dévastateurs ne s'explique que par le nombre inchangé depuis mars des lits de réanimation, critère dont tout dépend, là où le ministre avait promis de les doubler ? Ou que l'on se glorifie de millions de tests sans isoler, alors qu'ils ne devraient servir qu'à ça ?

Les vaccins dès lors sont devenus le graal. Là où un certain scepticisme pour ne pas dire un scepticisme certain se manifestait, on a de nouveau joué sur les peurs : tous au vaccin, ou tous punis, tous confinés. Moi, je veux bien, mais qu'en est-il du consentement éclairé ?. On a rabâché qu'il n'était pas question d'y renoncer, puis après avoir félicité les laboratoires  pour la célérité avec laquelle ils les avaient produits (grâce à des subventions publiques avant de nous les revendre comme des rapiats à prix fort) on a sous-entendu que le consentement c'était bien beau, mais que c'était ça ou la mort. Nous avons donc pris « ça ». Alors allons-y, informons nous !

J'entends dire du mal d'un vaccin (Astra-Zeneca) sous prétexte qu'il serait moins efficace chez les plus âgés. C'est possible, voire vraisemblable, et la nouvelle a probablement été propagée par des concurrents bien intentionnés. Mais bon sang, regardez l'expérimentation du vaccin Pfizer : n'ayant été expérimenté que sur 1700 volontaires de plus de 75 ans sur 40 000 testés, il n'apporte aucune preuve de son efficacité ni sur les plus de 75 ans, ni sur les formes graves : on ne connait donc ni son efficacité sur son cœur de cible, ni bien entendu sa tolérance à long terme. Et pourtant, on supplierait pour en avoir ! Alors qu'avant de vacciner un plus de 75 ans, il faudrait lui poser la question suivante : « vous connaissez les risques forts inhérents à votre tranche d'âge. Nous vous proposons donc un vaccin, efficace chez les jeunes (qui n'en ont pas besoin) mais dont on ne sait rien pour vous. Voulez-vous vous faire vacciner ? »

Ceci dit, tant les vaccins ARN qu'à vecteur adénovirus, jamais expérimentés et produits sans les précautions habituelles sont des paris – possiblement fructueux – mais des paris éminemment risqués . Nous le dit-on ? Non. Pourtant les premiers le sont par risque - très faible mais non impossible - de création de mutants, les seconds par les dangers déjà expérimentés lors des essais de thérapie génique qui fonctionnent sur le même modèle. Ce qui a fait dire à Axel KAHN de façon très sensée qu'il ne se vaccinerait qu'avec un vaccin à la technique éprouvée, soit le chinois (virus inactivé) ou Sanofi (à protéine sous-unitaire) ; avant de monter courageusement au front et de se faire publiquement vacciner « Pfizer » contrairement à ses convictions - en bon petit soldat - pour couper court à une vaccino-prudence jugée par trop gênante.

Au total, l'impréparation nous condamne à agir sans trop réfléchir ni savoir où l'on va sous la pression des événements, quand ça n'est pas pour céder au vertige de toute puissance que procure la manipulation de techniques que nous ne maitrisons pas mais qui sont nouvelles – le pied ! - voire jouer aux apprentis sorciers en jouant avec la génétique. Après tout pourquoi pas ? Mais alors, disons le !.

Frédéric PIC

Pau

PS Pour s'informer on peut lire et écouter, entre autres, Laurent MUCCHIELLI ou Alexandra HENRION CAUDE ...

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