Pour autant que je me souvienne, c'est la première fois que j'entends quelqu'un faire des excuses publiques pour avoir respecté la loi, trop fort le Fillon !
D'ailleurs, je lui dois des excuses, parce que je pensais, à tort donc, intoxiqué que j'étais par des médias haineux autant que complotistes, qu'il avait enfreint la loi. J'imaginais, fou que j'étais, qu'il avait magouillé avec son suppléant pour que celui-ci engage son épouse au triple au moins du tarif normal , alors que celui-ci lui a simplement accordé, mais c'est bon sang bien sûr, une banale et normale augmentation à l'ancienneté, faisant passer son salaire du simple au double et allant jusqu'à la rémunérer plus qu'il ne l'était lui-même, ce qui prouve la qualité du travail effectué par Mme FILLON et devrait définitivement faire taire toutes ces fielleuses insinuations.
Après qu'il ait accusé le Canard de mysogynie, je m'étais également un peu braqué, me demandant si le plus mysogyne n'était pas « celui-qui-dit-qui-l'est », dans la mesure ou Mr FILLON n'avait pas l'air de laisser beaucoup d'espace à Madame pour s'exprimer. Quel aveuglement que le mien, et combien l'on est prompt à se laisser berner , alors que l'explication est lumineuse : outre qu'elle est d'un tempérament discret comme tout britannique sujet, Madame FILLON ne peut rien dire de son travail sans mettre en danger la sécurité du pays, comptable qu'elle est des secrets d'Etat appris durant ses vacations. Des soirées à recopier les plans de quand son François à elle avait inventé l'Internet, pas un mot, de crainte qu'un AUSSANGE ou autre SNOWDEN s'en empare et qu'une nuée d'espions s'abatte sur nous comme un nuage de sauterelles, ruinant à jamais le pays et son industrie.
Certes j'ai été un peu troublé d'apprendre qu'elle gérait l'agenda de notre Grand Sourcilleux depuis son modeste château, alors que la permanence du Grand Homme et son téléphone étaient localisés au Mans. Mais bast, chacun sait aujourd'hui qu'un petit coup d'hologramme, et hop, abolies les distances, et dissout donc le soupçon...
Il est enfin un aspect d'une égérie injustement méconnu : harassé par ses tâches surhumaines, portant dans ses bras notre destinée à tous – grâces lui en soient rendues – notre Grand Excusant pouvait parfois être peu ou prou coupé des réalités du bas pays. C'est alors que surgissait Pénélope, le soir à la veillée, pour lui conter par le menu – et Dieu sait si cela peut prendre du temps et justifier un salaire conséquent- toutes les vicissitudes vécues par le peuple, que le père François s'en allait corriger le lendemain dès potron minet, comme un qui guérit des écrouelles, qu'il en soit remercié et puissé-je de mon côté être changé en sel pour en avoir douté.
Il est enfin une tâche méconnue mais essentielle de l'attaché(e) parlementaire : alors qu'angoissé par le poids de ses responsabilités l'Élu ne peut s'endormir il (ou elle) se doit – pour lui prouver son attachement et justifier ses maigres émoluments - de lui raconter des histoires et lui chanter des berceuses. Et j'ai eu vent de députés pour qui cela pouvait prendre des heures : encore et encore du travail.
Honte à vous tous qui en doutiez
Frédéric PIC