Promis-juré, je te soutiens, tu me soutiens...par la barbichette ?
Lors de son université de rentrée de septembre, la gauche du PS a relancé l'idée d'une grande primaire de gauche, de Hollande à Malenchon. Elle avait bien raison.
Que voit-on en effet à l'occasion de ces primaires, si ce n'est un débat faussé par l'hypocrisie du soutien automatique de tous les participants au vainqueur éventuel , lequel s'adresse à la nation et ne saurait polluer ce dialogue par cette grosse ficelle politicienne ?
Ne parlons pas de la primaire de droite, où les soutiens promis-juré la main sur le cœur de partenaires se détestant cordialement et en désaccord sur la stratégie de gouvernement pourraient faire sourire s'il n'étaient présentés comme une indépassable éthique.
Mais à gauche, qui croira que Filoche, Montebourg, Lienemann ou Hamon qui n'ont pas de mots assez durs pour dénoncer le bilan du duo Valls-Hollande soutiendraient l'un ou l'autre de ce duo ? Ils n'en sont plus partenaires, mais adversaires déclarés. Cette billevesée du soutien automatique n'a donc pas lieu d'être, et personne ne peut ni ne doit se sentir obligé de la respecter.
Tout dès lors redevient possible. La primaire des gauches et de l'écologie proposée par Piketty redevient d'actualité. Et doit être élargie aux forces politiques que le cavalier seul de Jean Luc Mélenchon – s'il ne décide pas de la rejoindre - a laissé en deshérence de parole et marginalisés du NPA au PCF en passant par Ensemble, EELV et Nouvelle Donne. Tous y ont leur place, davantage en fait que le PS gouvernemental .
Ainsi relancé, ce débat pourra seul, au delà de la dénonciation du capitalisme financier mortifère qui nous étouffe, faire émerger celle ou celui qui portera le projet mobilisateur de solidarité et de responsabilité que nous attendons tous.