Que disait E.MACRON dans son programme aux présidentielles, qu'il prétend se faire un devoir de suivre à la lettre ? Je cite : « Après plus de vingt ans de réformes successives, le problème des retraites n’est plus un problème financier ... L’enjeu aujourd'hui n’est donc pas de repousser l’âge ou d'augmenter la durée de cotisation. »
On voit par là que tout ici est mensonge : il n'y a effectivement pas de problème de financement ni surtout d'âge pivot, alors que l'on nous en rebat les oreilles. Et il n'y a pas à en discuter. Et tout repose sur des non-dits : discute-t-on sur le régime à points ou sur l'ancien régime à rénover ? Car si l'on discute dans le cadre d'un système à points maintenu, ses propres inconvénients sont tels que ces discussions n'ont aucun intérêt pour les futurs retraités. Rien n'est dit à ce sujet, et ce flou arrange E.MACRON qui, lui, sait où il va.
Les défauts du système sont connus, chaque jour en découvre de nouveaux, qui touchent les plus démunis, les femmes, les précaires, je n'y reviens pas. En insistant toutefois sur deux points essentiels : il déconnecte la notion de retraite du salaire, ce qui fait que les assujettis n'auront pas ce repère pour savoir où ils vont (le prélèvement de l'impôt à la source a les mêmes effets) Et surtout, le gouvernement par le contrôle de la valeur du point se substitue aux partenaires sociaux comme pilote principal.
Mais nous dit-on, « un compromis est proche, à portée de main. » Il n'y aura en fait aucun compromis. Le scénario est connu, et ne nous étonnera pas venant du psycho-rigide narcissique qu'est E.MACRON : pour imposer l'essentiel de son projet , il lâchera sur des détails. Sur ce qu'il a déjà lâché, militaires et policiers bien entendu, pas de répression possibles sans eux. Sur d'autres régimes, confidentiels ou déjà autonomes (professions libérales, pilotes) chez lesquels il peut trouver un bon paquet d'électeurs fidèles.
Mais le projet de loi est ficelé, il est au Conseil d'Etat. Le simulacre de concertation, comme à l'accoutumée, sera suivi au pas de charge du vote du texte à l'assemblée par les zombies macroniens. Sauf si la contestation citoyenne est suffisamment forte et rassemblée pour empêcher ce scénario cauchemardesque. On ne ,pourrait donc comprendre que Laurent BERGER sur lequel le Président s'est déjà essuyé les pieds à deux reprises au moins (loi travail et assurance chômage) veuille soigner son masochisme au point d'offrir par son ralliement au pouvoir une victoire qui affecterait pour des décennies notre tissu social.
Si E.MACRON ne compte en rien stopper sa propre course folle, Laurent BERGER, lui, reste maître de ses choix. Il doit donc savoir que tout ralliement, toute concession de sa part qui légitimerait si peu que ce soit le projet MACRON serait un reniement incompréhensible dont il serait tenu comptable.
Frédéric PIC
PS médecin libéral récent retraité, mon discours n'a évidemment rien à voir avec quelque querelle syndicale que ce soit et se veut essentiellement citoyen