« Cette guerre n'est pas la notre » ?. Je ne sais pas : quand peut-on – et doit-on - décider que les limites de l'intolérable ont été dépassées ? Je constate que si ZEMMOUR et Le PEN qui admirent POUTINE et sa brutalité sont aujourd'hui contraints d'en rabattre, JL MELENCHON aime le peuple russe et la paix, ce qui n'est pas pareil. Et qu'il se trouve paradoxalement sur la même ligne non interventionniste qu'E.MACRON. On nous dit qu'il ne faut en aucun cas intervenir militairement, au prétexte que V.POUTINE est très très méchant. Nous sommes d'accord. Mais quand un forcené s'enferme en menaçant la vie de ses otages, on intervient. Si les résistants avaient craint de résister sous prétexte que l'envahisseur était très très méchant, les événements n'auraient pas eu la même évolution.
Encore une fois je n'ai pas de réponse, mais j'avoue que je suis un peu agacé d'entendre affirmer que nous « exigeons » du furieux des mesures qu'il a refusées par avance. N'y a-t-il pas une ligne rouge à fixer, qui pourrait être européenne et ne serait pas seulement celle de l'attaque d'un pays appartement à l'OTAN ? À mon agacement s'ajoute un sentiment de honte à laisser perpétrer le massacre, et une irritation à voir notre président se laisser ridiculiser – et donc nous avec - tout en publiant avec complaisance quelques phrases martiales (« voyez comme je vous protège ! ») qu'il aurait assénées à V.POUTINE...
Et puis, n'y a-t-il pas quelque hypocrisie et incohérence dans notre politique internationale qui fait qu'alors que nous sommes le 3ème exportateur mondial d'armes nous nous étonnons avec des pudeurs de gazelle que - par exemple - notre très chère amie l'Arabie Saoudite à qui nous les vendons les utilise pour écraser les yéménites ou les fournisse aux terroristes que nous sommes censés combattre ailleurs ?
Enfin, si la compassion que nous exprimons pour les ukrainiens est normale, compréhensible et j'allais dire nécessaire, comment ne pas voir que cette compassion est à géométrie variable ? Elle est aujourd'hui maximale après une semaine de guerre en Ukraine, et tant mieux. Mais comment expliquer le silence politique, médiatique et citoyen - quand ce n'est pas l'approbation tacite ou active - qui accompagne par exemple le martyre que subit le peuple palestinien depuis 70 ans ?