« PRIMUM NON NOCERE ! » Comment conjuguer cette recommandation princeps en ces temps de pandémie, et l'a-t-elle été correctement ? Une phrase revient fréquemment, qui paraît à priori pertinente, qui consiste à dire que « les effets positifs l'emportent largement sur les effets négatifs » pour justifier l'utilisation de tel ou tel produit. Nous verrons qu'il y a lieu de discuter cette affirmation selon que l'on utilise un médicament ou un vaccin.
Lors de la première vague (hydroxychloroquine) puis plus tard (Ivermectine) des médicaments potentiellement utiles ont été écartés - pour la première après le sabotage organisé des études susceptibles de confirmer son efficacité (article du Lancet du 21 mai 2020), sur fond d'évidents conflits d'intérêt. Ces deux produits à la fois très bon marché, faciles à prendre et dont l'inocuité était prouvée par des années d'utilisation auraient pu être prescrits aux plus fragiles - après examen personnalisé - avant même d'avoir confirmation statistique de leur efficience : les avantages potentiels l'emportaient largement sur les inconvénients. Compte tenu des hécatombes provoquées par la Covid, il aurait peut-être été possible de sauver des vies sans nuire du fait de ces traitements. Et sans eux, peut-être avons nous été nuisibles. Des études à venir nous le dirons peut-être, mais il n'est pas impossible que nous ayons là failli à nos obligations de soignants.
Parallèlement était largement utilisé un produit (redemsivir) qui a continué à être promu alors même qu'il avait fait la preuve non seulement de son inutilité mais de sa dangerosité.(L'achat par l'Europe à ce stade des connaissances pour un milliard d'euros de ce produit par ailleurs hors de prix et de maniement agressif en dit long sur la puissance des lobbies auprès des politiques) Coût exorbitant, effets secondaires majeurs, inutilité sans équivoque, conflits d'intérêt patents, il n'y a pas là de « peut-être » à formuler, nous avons clairement nui inutilement alors que nous n'aurions pas dû.
Mais le problème n'est pas le même pour un vaccin : quand il s'agit d'un médicament, on s'adresse à un MALADE, et on pèse le pour et le contre dans la balance des effets bénéfiques et néfastes en fonction de CE patient très concret. Et s'il y a des effets secondaires, mais si la maladie est grave, on peut si le médicament est efficace accepter un certain niveau de désagréments si le mieux l'emporte sur le pire. Dans le cas d'un vaccin la démarche est foncièrement différente, car il ne s'agit pas d'un médicament que l'on donne pour soulager un malade en danger, mais d'un produit étranger que l'on injecte chez un sujet SAIN pour lequel on ne saurait éthiquement tolérer à priori que des avantages, et n'accepter qu'avec un maximum de réticences des effets secondaires, à fortiori si ceux -ci sont graves, et à y réfléchir à deux fois si ce vaccin provoque la mort de sujets encore une fois sains, et chez lesquels la maladie dont on prétend les protéger n'aurait peut-être eu que des effets mineurs !
On transpose en fait ici de façon me semble-t-il un peu légère les effets secondaires ou bénéfiques non pas sur le sujet, mais sur la collectivité : « nous sommes en guerre, et ma foi si la vaccination tue quelques personnes mais améliore l'état de la collectivité, allons-y ». Pourquoi pas, mais alors qu'on le dise, et que chacun prenne ses responsabilités et accepte de faire partie des sacrifiés, comme des volontaires qui accepteraient de mourir en arrière-garde pour retarder un ennemi. Pour ce qui me concerne, mon « primum non nocere » de médecin m'interdirait de vacciner en connaissant ce risque, car pour moi le soignant soigne des individualités et non une collectivité.
Si l'Etat par contre veut faire œuvre utile en matière de santé publique, il le peut par d'autres moyens, que les soignants hospitaliers réclamaient dès un an avant la survenue du SRAS : redonner au système de santé les capacités qu'il lui a retirées, ouvrir de nouveaux vrais lits de réanimation qui seront utiles lors des pandémies à venir, mieux payer le personnel soignant, créer un pôle public du médicament, relancer les recherches thérapeutiques malencontreusement stoppées, etc.... Et ne pas faire semblant d'ouvrir des lits qui sont pris sur les soins intensifs de chirurgie, ce qui entraine des déprogrammations et donc de fait un tri de patients déjà réalisé. Le pouvoir actuel – dont la cécité en la matière, pour ne pas dire le cynisme - voudrait tuer l'hôpital public pour favoriser son pendant privé qu'il ne s'y prendrait pas autrement.
Mais revenons au vaccin qui fait débat, l'Astra-Zeneca : il utilise une technologie proche de celle des thérapies géniques ou d'immunothérapie, consistant à injecter un fragment d'ADN supposé « utile » (ici celui qui va nous faire fabrique la protéine Spyke pour que l'on s'en protège) inséré dans l'ADN d'un virus inactivé, lui-même à ADN. Ça fait beaucoup d'ADN, susceptible de se frotter lors d'une injection intramusculaire à quelques cellules potentiellement immunogènes et à leur ADN, interférence non dénuée de dangers. Ces techniques du reste lors d'essais thérapeutiques ont été grevées de complications d'hyperimmunité immédiate (comme les accidents thrombotiques que l'on constate) mais aussi retardées.
C'est donc en toute connaissance de cause de ces effets possibles que l'on a choisi ce genre de vaccin « génétique », avec un « primum non nocere » d'autant moins respecté que, au nom de l'urgence, toutes les procédures habituelles de prudence avant autorisation de mise sur le marché on été suspendues (règlement 1043 du parlement européen, 15 juillet 2020). Et il est bien entendu à craindre que les autres vaccins de même technologie (Spoutnik, Jansen) soient potentiellement porteurs des mêmes effets. D'autant que ce ne sont pas deux jours de suspension de la vaccination qui permettront - ridicule, inconséquent ! - de mieux cerner les dangers potentiels de ces vaccins.
Dès lors, que faire ? Axel KHAN en novembre 2020 disait qu'il attendrait le vaccin chinois (technologie classique type vaccin polio) ou le Sanofi (encore classique, type hépatite B où au lieu de nous faire fabriquer la protéine Spyke, on la fait fabriquer par un intermédiaire avant de nous l'injecter – cellule d'insecte ou végétale par exemple – ) Si le Sanofi est en retard, un vaccin de même type va débouler sur le marché, le NOVAVAX, qui ne présente que des avantages : technologie éprouvée, efficacité correcte y compris sur les variants principaux, et surtout stérilisation des voies respiratoires qui rend les vaccinés non contagieux.
Pour ce qui me concerne et comme les vaccins chinois (certes un peu moins efficaces) ne paraissent pas avoir retenu l'attention des autorités pour des raisons probablement non médicales, je n'hésiterais pas à me débarrasser des vaccins génétiques à vecteur viral ADN – donc ne pas faire semblant mais renoncer à l'Astra-Zeneca, au Spoutnik et au Jansen - et commander un maximum de NOVAVAX. Pour ce qui concerne les vaccins à ARN (Pfizer, Moderna, Curevac à venir) je serais plus regardant qu'Axel KHAN : certes il sont moins dangereux individuellement que les vaccins ADN mais ils portent par recombinaison le risque de création de mutants, risque certes statistiquement très faible, mais potentiellement dangereux pour la collectivité : un seul mutant sur un seul vacciné, et, s'il est virulent, c'est une nouvelle pandémie mondiale possible : « primum non nocere », vous avez dit « primum non nocere » ?
Frédéric PIC
PAU