Frédéric PIC

Abonné·e de Mediapart

262 Billets

0 Édition

Billet de blog 10 janvier 2016

Frédéric PIC

Abonné·e de Mediapart

le droit au sacré, sacré droit !

en amalgamant l'antisémitisme à ce qu'il appelle la "détestation compulsive de l'Etat d'Israël" , Manuel Valls a repris l'argumentaire habituel de cet Etat qui vise à rendre impossible toute critique à son égard

Frédéric PIC

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce qu'a dit hier dans un discours de grande violence Manuel Valls n'est pas admissible.

ce qu'il appelle "la détestation compulsive de l'Etat d'Israël" en y mettant une connotation pathologique à coloration psychiâtrique n'est, il le sait bien, qu'une juste colère contre les menées illégales de cet Etat.

Ce faisant, assimilant dans la même phrase ces critiques à de l'antisémitisme selon la logomachie habituelle des dirigeants actuels de cet état qu'il faut bien appeler voyou, il vise à baillonner sous cette insulte infamante d'antisémitisme ceux qui dénoncent à juste titre les exactions commises aux dépens de la nation palestinienne, et, je le dis ici gravement, il se fait ainsi objectivement le complice de ces exactions. 

De la même façon, en prétendant imposer à la société civile le caractère sacré de leur règlement intérieur (dont nous n'avons pas à connaître) les religieux de tous poils veulent empêcher toute critique à leur égard, alors même qu'ils exigent , eux, d'être présents sous toutes les formes et sans réserve dans l'espace public : le sacré devient leur bouclier.

Ni l'image ni les menées ou les désirs supposés de leurs innombrables dieux, ni leurs commandements ne nous concernent. Aucun élément des religions n'est à priori sacré. Seul le droit de croire est sacré, et chacun sait qu'il est, ici, en douce France, parfaitement respecté.

Malheureusement, tous les représentants des religions se sont empressés de dire que certes, il n'était pas très correct d'égorger au nom de la religion au seul motif d'une insulte au sacré, mais que quand même, malgré tout, en y réfléchissant bien, il y avait un certain manque de respect à caricaturer un dieu , même si personne ne sait s'il existe ou non. Disant cela, ils reprenaient sans frémir l'argumentaire des tueurs. Et tous nos dirigeants les ont suivi.

Or cette prétention exorbitante au sacré est bien évidemment à la fois infantile et insupportable. Et seule la loi républicaine peut dire ce qui est, ou non, diffamatoire. La loi religieuse ne nous concerne pas, vous ne nous l'imposerez pas. Et si nos dirigeants, veûles à souhait, ne vous le disent pas, je vous le redis ici : vous ne nous ferez pas taire, vous ne nous empêcherez pas de rire ni de nous moquer, vous ne tuerez pas l'esprit gaulois ni la paillardise, vous ne nous empêcherez pas de chanter (du Brassens par exemple avec délectation) ni d'aimer la vie, la beauté, les femmes (les hommes) ou le chant des oiseaux . Remballez donc votre totalitarisme religieux sous le couvert bonhomme du "tout amour" et nous vous accueillerons avec plaisir dans la communauté citoyenne.

croyez, croyez, mais ne vous multipliez pas s'il vous plait

Frédéric PIC

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.