Emmanuel MACRON qui ne manque pas d'air a osé évoquer De Gaulle lors des cérémonies de commémoration du D.Day. C'est oublier qu'un De Gaulle désavoué aux législatives aurait immédiatement dissous. Et se serait démis de son mandat présidentiel si dans la foulée il était à nouveau mis en minorité (éventualité que notre président s'est bien gardé d'évoquer)
Après un premier mandat bâti sur la trahison de son mentor et exécuté sur la partition du président s'occupant de tout en méprisant en premier ses propres députés (ordonnances de 2017 sans les convoquer) ailleurs les maires, les syndicats, bref tous les corps constitués, le tout dans un absolu secret confinant au totalitarisme (le quoiqu'il en coûte du secret défense) après ce premier mandat donc Emmanuel Macron s'est présenté au dernier moment pour le second, sans faire campagne, en refusant tout débat, surfant sur l'évidence supposée de sa réélection comme sortant auréolé de son statut, de la présidence de l'Europe,de la dramaturgie de l'invasion de l'Ukraine et d'une supposée gestion géniale de la crise covid (en fait un scandale monumental qui finira bien par être mis au jour) : tricherie à tous les étages.
Sans vouloir refaire l'histoire (les voix de Christiane TAUBIRA ayant manqué à Lionel JOSPIN) ni faire le procès du PCF, force est de constater que la moitié des voix recueillies par Fabien ROUSSEL auraient suffi à porter JL MELENCHON au second tour, et tout pouvait changer. Tout pouvait encore changer après les législatives avec la réussite inespérée d'une NUPES constituée en quelque jours. Où nombre d'élus, socialistes en particulier, semblent oublier aujourd'hui qu'ils doivent leur élection à l'Assemblée à la NUPES et à JL MELENCHON...
Quant au second mandat, il sera marqué par la violence du président gouvernant en tordant le bras à son peuple, à coup de 49-3, de mépris des manifestations contre les mesures liberticides ou la casse sociale. Avec une dégradation, une déconstruction au plan économique qui fait de la France le cancre des pays développés. Ce qui n'a pas empêché Valérie HAYER, qui décidément apprend vite en matière de politique politicienne d'affirmer le 4 juin, je la cite : « La situation économique de la France est la meilleure de l'Europe » !! Alors que concernant tous les critères, déficit public, taux d'emploi, déficit commercial, dette par habitant ou sur PIB, chômage même malgré les satisfecit indécents du pouvoir sur le sujet, notre pays n'est jamais mieux classé que 21ème sur 27 !Seul l'indice de GINI mesurant les inégalités nous classe au 17ème rang, piètre meilleure note, grâce à ce qui n'a pas encore été totalement détruit de notre système de protection sociale : tricherie à tous les étages.
Un second mandat - que de temps perdu -, marqué aussi par la délégitimation forcenée de la France Insoumise (le coup était passé si près …) assimilée au RN dans le camp des « extrêmes » pour imposer dans l'opinion publique qu'il n'existait qu'un seul adversaire légitime, le RN justement, celui dont il pense - et c'est bien pratique - qu'il pourra in fine le dominer à chaque élection cruciale. Un RN qui s’accommode d'autant plus facilement du rôle qu'en s'y pliant avec docilité (députés présents, costume-cravate, pas un mot plus haut que l'autre) il y gagne en respectabilité et crédibilité, en se contentant d'autant plus de surfer sur la peur et de caresser l'égoïsme du repli sur soi dans le sens du poil que la macronie valide ses options mortifères, qu'il s'agisse de l'immigration ou de la crise climatique : de l'utilité en politique d'avoir un ennemi qui vous arrange (l'Iran pour TRUMP, le Hamas pour NETANYAHOU, les écologistes pour la FNSEA, les « normes » pour tous, les jeunes responsables du chômage pour F.BAYROU, le RN qu'il se garde bien de faire baisser comme il l'avait promis, pour E.MACRON)
Concernant la dissolution, la constitution mentionne en son art. 12 :
« Le Président de la République peut, après consultation du Premier Ministre et des Présidents des assemblées, prononcer la dissolution de l'Assemblée Nationale. Les élections générales ont lieu vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution ».
En dehors du fait qu'aucune des personnalités désignées ne semble avoir été consultée (elles apprécieront) le président a choisi le délai le plus bref, ce qui empêchera bien entendu de mener une campagne bien organisée : ce choix ne saurait nous surprendre et révèle s'il en était nécessaire ce que pense et ce que fait Emmanuel MACRON de la démocratie. Quant à cette invraisemblable prétention d'exclure du champ républicain ceux qui ne seraient pas avec lui, on peut légitimement se demander si elle ne relève pas du pathologique...
Nous en sommes là. Et l'on entend mezzo voce à gauche que le PS, sauvé des eaux en 22 par la NUPES et remonté sur le radeau démocratique prétendrait, ragaillardi par son minuscule score aux européennes rejeter à la mer son sauveur d'hier ? Attitude désolante, et qui ne sera pas. L'enjeu, entre le péril climatique, les inégalités monstrueuses et l'orwellisation du monde déjà bien entamée, est trop important. Il faut bien entendu reconstruire non plus seulement CONTRE le binôme MACRON-Le PEN, mais POUR une nouvelle donne française, européenne, mondiale, basée sur l'entraide et la coopération, en ne faisant plus semblant d'ignorer que nos problèmes aujourd'hui relèvent de la concurrence mortifère de tous contre tous organisée par ceux qui tirent profit du capitalisme fou qui mène tout simplement l'humanité au bord du gouffre.
Le paradoxe est que les nuisibles qui nous gouvernent ainsi n'échapperont ni à la catastrophe ni au gouffre qu'ils creusent pour tous, à l'instar du scorpion qui se noiera, ne pouvant s'empêcher de piquer la grenouille lui faisant traverser le ruisseau sur son dos : à nous tous de pousser, contre la bêtise, pour que l'emportent et l'espoir et la vie...
Frédéric PIC
ÉGALITERRES