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Billet de blog 11 avril 2022

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MACRON - LE PEN : crise institutionnelle inévitable

En termes d'inscrits, les deux protagonistes résiduels totalisent respectivement 20 et 17% des voix. Mais là où le scrutin était jusqu'alors accepté bon gré mal gré, il n'en sera rien cette fois, tant les deux candidats génèrent d'hostilité pour ne pas dire de détestation. Que l'un ou l'autre soit élu, il ou elle aura à faire à 80% d'opposants inconditionnels, ce qui rendra le pays ingouvernable

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le phénomène n'est pas nouveau, E.MACRON n'ayant recueilli que 18,19% des votes des inscrits en 2017, puis 13,5% et 16,5 % aux législatives ayant suivi son élection. Les 43,6% obtenus au second tour n'étaient en rien un signal d'assentiment, mais déjà un vote de rejet de l'extrême droite. Mais la « nouveauté » du nouvel arrivant avait plaidé en sa faveur et les scores indigents obtenus par LREM aux municipales (moins de 1%) n'avaient pas entamé le crédit qui lui a normalement été accordé « pour voir ».

Et l'on a vu : cinq longues années d'exercice personnel du pouvoir, du jamais vu à mon humble avis depuis Napoléon III. Rythmées par le mépris, les insultes, la peur, la contrainte, les inégalités croissant jusqu'à l'obscène, le renoncement coupable et incompréhensible face au dérèglement climatique. Alors le président peut bien aujourd'hui nous refaire le coup du « je vais me réinventer » (encore !?) ou piquer la promesse de la planification écologique à JLM (celle-là, il fallait oser la faire!) il restera aux yeux des français ce qu'il est, un autocrate incapable de régler leurs problèmes, quand il ne les aggrave pas (je ne détaille pas, mais le meilleur exemple est l'explosion de l'extrême droite qu'il prétendait réduire à néant).

En le félicitant quand même d'oser gaillardement abandonner le dur labeur qui était le sien jusqu'à hier soir (porter tous les problèmes du monde sur ses petits bras) pour se trouver tout à coup disponible pour une campagne au quotidien face à la seule adversaire pouvant le faire briller. Et bravo à Mr VERAN et à sa discrétion de gazelle en ces temps électoraux face à l'explosion des taux de positivité « covid » (vive et merci le pass sanitaire, tous vaccinés, tous malades !) 

Quant à Mme LE PEN qui fait patte de velours mais à qui j'ai envie de dire « ZEMMOUR, sors de ce corps ! »  tant sa haine de l'autre me fatigue autant que ses promesses cyniques de financer par l'Etat les malheurs des plus défavorisés grâce à … des baisses d'impôts *, comment ne pas la rejeter sans la moindre ambigüité, en se demandant comment guérir ceux qui se laissent par désespoir et colère circonvenir par ses discours ?

Dès lors, que faire, sachant comme dit en introduction que les deux candidats seront ontologiquement empêchés de gouverner ? La seule solution est de les décridibiliser le 24 avril en les réduisant à un score ridicule, le seul en fait qu'ils méritent en valeur absolue. Le seul moyen de se débarrasser d'eux n'est pas de voter en masse pour leur adversaire respectif, mais de NE PAS voter pour eux. Il ne doit donc y avoir aucune voix bien entendu sur Mme LE PEN, mais aucun bulletin non plus au nom de Monsieur MACRON. Je déplore ici les appels incompréhensibles venant de la gauche (ou soi-disant gauche) à voter MACRON, et les faux-semblants consistants à éliminer simplement Mme LE PEN, ce qui laisse une porte au moins entrouverte au vote MACRON.  Il convient, il FAUT à mon avis les rabaisser à leur vrai niveau par l'abstention et/ou le vote blanc, ils seront dès lors l'un ou l'autre contraints, à terme, de se démettre. Que ce soit face à un parlement hostile, ou mieux face à la rue.

Qu'adviendrait-t-il alors ? Rien de grave : notre débonnaire (je veux le croire) président du Sénat pourrait profiter de son court intérim pour proposer un référendum sur la réforme des institutions si logiquement prônée par JL MELENCHON. À charge pour son successeur de le mettre en œuvre.
Quel successeur ? Celui ou celle qui saura avec enthousiasme nous proposer le partage. Le partage du pouvoir, du savoir, des possibles, de l'espoir, de la culture, des richesses existantes et créées.

Chiche ?

Frédéric PIC

Pau

* J'ai toujours été désarmé par la constance de la plupart de ceux qui prétendent conduire les affaires de l'État à chercher de fait à le ruiner et le détruire

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