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Billet de blog 11 septembre 2018

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Touche pas à mes cotisations !

la suppression des cotisations maladie et chômage représenterait selon le gouvernement l'équivalent d'une augmentation de salaire. Vaste blague. Marché de dupes en vérité, car la baisse des cotisations entrainera une baisse des prestations. Moins bien soignés, moins remboursés et indemnisés, les salariés devront financer ailleurs demain ce que l'on fait semblant de leur donner ici aujourd'hui

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Touche pas à mes cotisations !

Dans la lignée de tout gouvernant qui se respecte, Le président MACRON  nous joue la danse des 7 voiles de la Com'.

Sarkozy nous avait fait le coup du « travailler plus pour gagner plus », le summum du cynisme allant à rebours du progrès, lequel avait vu en 150 ans le temps de travail être divisé par 2 avec un revenu multiplié par 10, autrement dit permettant de gagner plus en travaillant moins. Il fallait oser.

Mr MACRON prétend lui qu'il y aurait comme une augmentation de salaire liée à la suppression des « charges » qu'il supprime. Il ne dit pas exactement ça, mais il le laisse supposer, il dit « augmentation du pouvoir d'achat », « gain financier immédiat sur la feuille de paye »

Or qu'en est-il exactement ? Il n'y a pas d'augmentation de salaire bien évidemment, alors que c'est ce qui aurait dû advenir. Mais cette augmentation se serait accompagnée non pas d'une  « réduction des charges » si chère à la doxa néolibérale, mais d'une augmentation des cotisations s'ajoutant à une véritable augmentation de salaire, l'horreur absolue, vous imaginez bien.

Mais ces cotisations, c'est le Conseil National de la Résistance, c'est la Sécu, c'est notre patrimoine commun, elles sont à nous, elles nous appartiennent. De quel droit les supprime-t-il, sans nous demander notre avis ? Car loin d'être une augmentation de salaire, il s'agit d'une diminution de nos droits.

Car ce que ne disent ni Mr MACRON ni son 1er ministre censé gouverner, c'est en fait que nous aurons apparemment un peu plus de liquide en poche. Mais que la suppression des cotisations maladie fera que nous serons moins bien soignés. Donc davantage malades, générant de nouvelles dépenses moins bien remboursées. Donc contraints de payer là - aux mutuelles par exemple - ce que nous ne paierons pas ici. Et que la suppression des cotisations chômage fera que les salariés licenciés ou en recherche d'emploi seront moins bien indemnisés, et qu'on leur reprendra donc d'une main ce que l'on fait semblant de leur donner de l'autre. 

Et la compensation par l'impôt ne compensera rien tant que la CSG ne sera pas progressive et qu'elle financera des prestations dont certains contributeurs (le retraités pour le chômage) ne seront pas bénéficiaires. Et puis comme le défend Bernard FRIOT, les cotisations sont ce bien commun évoqué ci-dessus, que la finance s'acharne à détruire. Comme elle s'apprête à le faire avec la retraite par points d'où toute solidarité sera exclue : à chacun ses points, à chacun sa retraite . Chômeurs, malades, femmes enceintes, veufs ou veuves à la trappe. Répartition, vous avez dit répartition ?

Au fait, je me suis toujours demandé pourquoi tous les citoyens ayant par définition le même statut à la retraite ne percevaient pas un unique et même revenu ? Pourquoi le "ne rien faire" d'un riche serait-il payé davantage que le "ne rien faire" d'un pauvre ? J'entends d'ici les cris d'orfraie des plus riches hurlant au vol, arguant qu'ils ont cotisé bien davantage que les pauvres, et qu'ils entendent récupérer leur mise, sinon comment  financer golf, palaces, voyages, bijoux, alcools fins, chasses privées, propriétés multiples etc ? Certes, et je compatis à ce tableau dramatique, sauf qu'ils ont versé en fonction de leurs hauts revenus dont ils ont profité à la fois au quotidien, mais surtout pour accumuler à la fois un patrimoine et des retraites par capitalisation représentant déjà un matelas confortable de revenu complémentaire à la retraite.

Ben quoi, elle est pas belle, la vie sous MACRON 1er ?

Frédéric PIC
Nouvelle Donne Béarn

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