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Billet de blog 11 novembre 2017

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HONNI(E) SOIT QUI MÂLE Y PENSE

Ah , l'écriture inclusive ! En voilà un moyen qu'il est bon pour montrer combien l'on est féministe jusques aux tréfonds de son âme !...

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Ah , l'écriture inclusive ! En voilà un moyen qu'il est bon pour montrer combien l'on est féministe jusques aux tréfonds de son âme !...

Mais au fait, pourquoi tréfonds est-il masculin, et féminine l'âme ?

AH …

Mais passons, si j'écris « bonjour les ami(e)s », ouf, je suis adoubé féministe. Malgré tout, j'ai comme un doute. Ne serais-je pas légèrement hypocrite sur les bords ? Parce que bon, ce « e » qui confirme que quand j'écris à mes con-frères je n'oublie pas mes con-soeurs, je le mets entre parenthèses. Comme qui dirait un « e » légèrement voilé, quelque peu honteux, ou sous-évalué, non ? La femme ne serait donc qu'une parenthèse, une ébauche, une esquisse, un simple possible, la simple confirmation d'une hypothèse ?

Je m'insurge contre cette idée (et me repens de l'avoir seulement invoquée – que la foudre de Zeus, pardon, Hera, soit sur moi ! -) et ne me plierai donc pas à l'ardente obligation de l'écriture inclusive. À moins que ceux qui la pratiquent à l'écrit la fassent vivra à l'oral, ce qui me paraît la moindre des choses. J'attends de voir, ou plutôt d'entendre, ça ne va pas être triste.

J'exige aussi en préambule que l'on re-édite en écriture exclusivement inclusive tous les écrits de Colette, Georges Sand, Simone de Beauvoir et Antoinette Fouque. (Par bonheur la librairie des femmes a judicieusement déserté la rue des Saints Pères, avant que l'on ne nous contraigne à la rebaptiser des Saintes Mères)

Vous avez, mes sœurs, LA Beauté (pourquoi pas LE beauté?) , LA liberté, LA fraternité, nous avons LE bonheur (à la bonheure !) et , paradoxalement, LE féminisme.

Pourquoi ne pas se contenter des cheminements tortueux de notre belle langue et vouloir les contraindre dans je ne sais quel obscur combat (masculin) d'arrière-garde (féminin) ? De fait, nombre de nos interjections supposées masculines sont devenues neutres, et personne n'imagine qu'en écrivant « bonjour les amis » on exclut d'avance toutes les femmes.

Nous avons bien compris, nous les machos, que l'on avait sacrément déconné depuis quelques milliers d'années, une fois passé l'obligatoire et inégal partage des tâches respectives liées aux contraintes de la survie aux premiers temps de l'humanité (ça ne me rajeunit pas). Y'a du boulot. Laissez nous encore un peu de temps, ça n'est pas fastoche de lâcher du lest, mais nous sommes perfectibles (qu'est-ce que vous allez vous emmerder quand nous seront parfaits !)

En attendant, je louvoierai en écrivant par exemple « salut les aminches ! », mais je n'oserai plus jamais écrire que je donne ma langue au chat

HONNI(E) SOIT QUI MÂLE Y PENSE !!

Frédéric

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