Rappelons tout d'abord que le « Grand Débat » n'a pas été une initiative spontanément proposée par E.Macron aux français, mais une réaction quelque peu désespérée du pouvoir visant à faire diversion face à la pression de la rue.
Les vrais problèmes sont connus, qui ne sauraient se résumer au pannel auto-limité des 35 questions, qu'il s'agisse de l'urgence écologique absolue, des inégalités extravagantes ou du déficit démocratique. Et c'est bien parce qu'il les a jusqu'ici aggravés en les négligeant que ce débat ne saurait rien apporter de constructif.
Le manifeste des 15OO scientifiques, le discours impressionnant de Gretha Tunberg à la COP 24 , la démission de Nicolas Hulot, les 2 millions de signataires de « l'affaire du siècle », les manifestations de retraités, les marcheurs pour le climat, les Gilets Jaunes et des ONG en pagaille – entre autres – y ont déjà répondu.
Quoiqu'il en soit, à qui fera-t-on croire qu'E.Macron, sourd à toute discussion avec les corps intermédiaires et les maires, qui a toujours systématiquement refusé de façon monomaniaque de renoncer quoiqu'il arrive à un seul mot, une seule ligne de son programme, allait se mettre tout à coup à légiférer docilement sous la dictée des citoyens pour lesquels il n'affiche qu'un mépris souverain ? À personne, évidemment.