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Billet de blog 18 avril 2018

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Au fait, pourquoi des parlementaires moins nombreux seraient-ils plus efficaces?

Il a suffi que la proposition sorte pour qu'elle soit immédiatement et semble-t-il unanimement actée comme évidente et tenue pour acquise. Mais l'est-elle vraiment ? Si elle témoigne d'un discrédit des parlementaires ou, plus inconsciemment, de leur mode de désignation, n'est-ce pas encore et toujours le cumul qui est la cause de leurs travers ?

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Moins nombreux, les parlementaires seront, nous dit-on,  plus efficaces. Ah bon, et pourquoi donc  ? moins d'avis émis, moins d'amendements pertinents proposés, moins de possibilités de croiser des avis avec des collègues, ce surcroît d'efficacité pour des parlementaires devant peut-être doubler leurs lieux de permanence n'apparaît pas évident. Ce qui est sûr par contre, c'est qu'ils seront plus faciles à contrôler et à convaincre : moins de députés, autant de frondeurs en moins. Pourquoi dès lors ne pas se contenter d'un député et d'un sénateur par département, en voilà une réforme qu'elle serait pertinente !

Par contre, pas question de toucher réellement au cumul. Dans le temps, le cumul ad vitam est acté : réforme retardée et compteurs remis à zéro à la moindre suspension de fonction, les professionnels de la politique peuvent ronfler en séance sereins, leur avenir est assuré, ouf !

Quant au cumul de fonctions ou de mandats à l'instant T, pas touche non plus : on peut continuer à être député ou sénateur ou député européen ET conseiller départemental ou régional, c'est à dire l'assurance absolue 1/ de détenir un pouvoir excessif, 2/ de travailler comme un cochon. On peut en plus sauter de l'un à l'autre des mandats en cas d'opportunité d'un meilleur ou plus long fromage, alors que le renoncement à un mandat en cours devrait être la règle du seul fait de se présenter à une autre élection, ne serait-ce que par respect pour les électeurs.

Par ailleurs, les différents scrutins de liste donnent lieu à des combats à mort pour décrocher les places éligibles, c'est fou cette impatience à rendre service (un peu à soi-même quand même)

Mais au lieu de rien faire qu'à critiquer, propose donc ! D'accord :

1/ zéro cumul à l'instant T, même pour un simple mandat de conseiller municipal : on se donne à son travail, rien de plus.

2/ conseiller régional, départemental ou sénateur : pas plus de deux mandats, consécutifs ou non.

3/ maire, c'est un lien quasi sentimental, allez, trois mandats au total

4/ toute autre candidature en cours de mandat implique la démission de fait de ce mandat

5/ pour les scrutins de liste, retour au panachage (on peut biffer qui on veut, par couple pour respecter la parité) ça rallonge un peu le dépouillement, mais ça aurait de la gueule, voire du panache, non ?

6/ statut de l'élu (retour à l'emploi en fin de mandat, rémunération suffisante mais automatiquement et drastiquement limitée en cas d'absences)

Frédéric PIC

Référent Béarn Nouvelle Donne

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