Pendant des semaines, nombreux sont ceux qui ont appelé Benoît HAMON et Jean Luc MELENCHON à se rapprocher pour unir leurs forces afin d'assurer une présence de gauche au second tour de l'élection présidentielle.
Nouvelle Donne a fait partie de ceux-ci (en y appelant également JADOT), en particulier dans une lettre du 4 avril cosignée par des membres de la société civile, mais aussi du PCF, d'Ensemble !, d'EELV et de frondeurs.
Rien que de très logique et politiquement pertinent pour Nouvelle Donne dont l'ancrage à gauche est définitivement admis et dont Benoît HAMON avait … benoîtement adopté des pans entiers de notre programme quelques semaines avant la primaire (tout en s'assurant toutefois – on n'est jamais trop prudent – d'empêcher Pierre LARROUTUROU de venir lui-même l'y présenter)
Le fait que Benoît HAMON persistât à cumuler deux mandats (député et conseiller régional) venait toutefois doucher l'enthousiasme de certains d'entre nous (et le mien en particulier) pour qui le non cumul est un marqueur essentiel de la vie politique.
Plus gênant, HAMON reste le candidat officiel du PS, dont Nouvelle Donne a combattu la politique durant tout le quinquennat. Nul besoin d'insister pour comprendre l'ambigüité pour ne pas dire le grand écart d'un candidat soutenu comme la corde soutient le pendu par un parti qui ne partage pas ses idées, et la réticence à en faire son choix de conviction.
Alors, quoi ? Écartés de la présidentielle, il nous faut bien prendre parti. Nouvelle Donne ayant pris acte avec tristesse et colère du maintien des deux candidatures ne donnera aucune consigne de vote, laissant à chacun de ses adhérents la possibilité de s'exprimer à titre purement personnel, ce que je fais ici : mon choix ira donc vers JL MELENCHON.
Le positionnement d'un candidat se voulant en prise directe avec le peuple prête certes à sourire pour un qui prétend couper avec ce comportement très « Vème république » pour en fonder une VIème. Et s'il est comme nous critique vis à vis de l'Europe telle que nous la subissons, nous prétendons à Nouvelle Donne la réformer là où il penserait la quitter sans regrets, ce qui serait incompatible avec notre plan de transition énergétique nécessitant absolument l'intervention de l'Europe.
Mais bast, comme dit plus haut, un candidat qui invoque Giordano BRUNO, ce héros insoumis rebelle à la bêtise et l'intolérance qui devrait avoir une rue à son nom dans chaque ville ou village de France, un tel candidat ne saurait être mauvais bougre.
Et quand je l'entends dire que l'Education est la première mission de la République, ça craquèle dans mon corazon. Mieux, quand ce candidat affirme que nous avons besoin de sculpteurs, de romanciers, de peintres, je ne craquèle plus, je craque ! Et quand il oublie tous les calculs d'apothicaire en déclamant HUGO, en parlant de misère et de partage, bref de l'essentiel, je prends mon bulletin de vote. Et je le mets dans l'urne quand, dernier point et non des moindres, il nous appelle à la dérision, au rire et à l'humour.
Trop fort, le bougre !
Frédéric PIC
référent Nouvelle Donne Béarn 64