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Billet de blog 19 juin 2018

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les humains, les frontières et le fric

De tous temps les humains ont migré sans la moindre entrave, chacun estimant à juste titre que la terre appartenait à tous, jusqu'à l'avénement de la propriété et l'installation pérenne des agriculteurs. Organisés en états, les sédentaires sont restés imperméables aux migrants, ces pestiférés, voleurs de poules et menace permanente contre la propriété...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

De tous temps les humains ont migré. Sans la moindre entrave jusqu'à l'avénement de la propriété et l'installation pérenne des agriculteurs, chacun estimant à juste titre que la terre appartenait à tous.

Tous voulant ensuite légitimement en avoir leur part, les groupes s'organisèrent autour de langues et de coutumes communes pour préserver leurs avoirs, et les armes, la géographie et les aléas climatiques décidèrent au fil des siècles des frontières enserrant des nations, puis des états, avec une relative stabilité de celles-ci au fur et à mesure que les soubresauts des conflits se faisaient plus rares malgré leur violence.

Durant les 5 ou 6 derniers siècles, ce sont les européens qui envahirent les armes à la main les 5 continents, et nos livres d'histoire n'y voient que vertus, tant pour nous que pour les « bénéfices » apportés dans nos bagages aux populations concernées, même si ces dernières ne s'en trouvèrent pas « conquises » à tous les sens du terme, et le firent savoir.

Aujourd'hui, un infime pourcentage des envahis d'hier, poussés par la faim ou la terreur reviennent vers nous les mains vides, et nous n'y voyons plus les mêmes vertus. Stoppe là, mon frère, tu n'es pas le bienvenu. Ton argent, par contre, si tu en as, sera comme le notre dispensé de formalités, et sera chez lui partout. Tu ne feras pas souche ici, mais le fric, lui, pourra faire des enfants partout en semant s'il le faut la misère sur son passage.

Chez nous, (j'allais dire en même temps !), les campagnes se dépeuplent et l'on pleure la déshérence des territoires. Trop-plein de réfugiés d'un côté, déserts campagnards de l'autre. Alors, pour lutter contre la peur irrationnelle de l'autre, des villes ont déjà restauré de fait le statut des cités refuges et s'ouvrent aux réfugiésr (comment ne pas citer Grande Synthe et Damien Careme, mais elles fleurissent partout peu à peu...)

Dès lors, pourquoi ne pas proposer – et rien n'empêche de poursuivre parallèlement les discussions avec les états d'origine – une installation dans des villes ou villages en mal de population aux migrants, à condition qu'ils s'y installent de façon pérenne ? On verrait rouvrir des écoles, des commerces et revivre l'artisanat puis pourquoi pas le tissu industriel. Avec parfois des cadres déjà formés, tout bénéfice.
Alors, chiche ?

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