Il y avait quelque chose de surréaliste à écouter la diatribe de David Cameron au terme du Conseil Européen dédié à ses demandes : d'une violence assumée, d'une grossièreté inouïe lorsqu'à Bruxelles même où il venait d'imposer aux autres chefs d'Etats les termes de son chantage, il se permettait d'affirmer : « je n'aime pas Bruxelles, j'aime le Royaume-Uni » !
Son discours d'un cynisme achevé se résumait à dire aux électeurs britanniques : « j'ai détruit l'idée européenne, j'ai modifié tous les traités en notre faveur, et obtenu tant d'avantages au seul bénéfice du Royaume-Uni qu'il est aujourd'hui beaucoup plus intéressant pour nous de rester dans cette Europe qui s'est couchée devant moi que d'en sortir ». Les grecs apprécieront, à qui l'Europe a imposé une loi d'airain les condamnant à une austérité les confinant à la misère.
Face au constat désespérant d'une Europe se délitant sous les coups des égoïsmes nationaux dans le cadre de la concurrence sans merci de tous contre tous, comment dès lors relancer un rêve européen de progrès pour tous par une coopération féconde ?
Je rappelle ici ce que proposait Nouvelle Donne lors des dernières élections européennes, qui pourrait y contribuer :
- créer une zone d'action à quelques pays partageant les mêmes options (monnaie commune, taxe Tobin, harmonisation fiscale et sociale)
- redonner plus de pouvoir au Parlement européen, pas de modification des traités sans référendum,
- financer la transition énergétique à hauteur de 1000 milliards émis par la BCE : 20 à 40 milliards par an pour la France, pendant 20 ans.
- réorganiser un partage du temps de travail pour compenser l'absence de croissance (bonne nouvelle écologique !) et nos fabuleux gains de productivité, principale cause du chômage.
- lutter drastiquement contre la fraude fiscale et les paradis fiscaux, et ne pas faire simplement semblant, séparer réellement les banques d'affaire et de dépôts,
- refinancer la « vieille dette » des états à 0,1% auprès de la BCE, doter l'Union de ressources propres (impôt sur les sociétés harmonisé)
Comme quoi tout espoir d'avancer n'est pas perdu
Frédéric PIC
Pau