Il suffirait que l'état d'Israël veuille bien se résoudre à obtempérer aux 11 résolutions de l'Assemblée Générale et/ou du Conseil de Sécurité de l'ONU réclamant la fin de l'occupation et de la colonisation , en particulier aux 242, 338 et 2334, confirmées par la déclaration du même Conseil du 23 février 2023 faisant part de sa consternation face à la poursuite de l'expansion des colonies en territoire occupé. Après tout, est-il si difficile d'exiger que cet état renonce à sa paranoïa qui le porte à s'exonérer – au nom de quoi ? - de la loi commune internationale ?
L'action militaire du Hamas du 7 octobre, bien qu'entachée d'incontestables crimes de guerre, aura fait bouger des lignes embourbées dans la mansuétude molle de la communauté internationale vis à vis de ces 56 années d'occupation et de près de 20 années de strict – et par la même illégal – blocus de Gaza, qui représentent autant d'incontestables crimes de guerre. Faisant resurgir en quelques semaines, si ce n'est en quelques jours, la solution initiale à deux états pourtant jugée irréaliste et quasiment abandonnée depuis des années.
Il suffirait que les colonies soient démantelées et soient rendues à leurs légitimes propriétaires palestiniens. Diable. Impossible nous dit-on de déloger ces fanatiques qui n'hésitent pas à assassiner – quasi routine terrifiante – leurs voisins palestiniens, avec la complicité si ce n'est l'aide active de l'armée d'occupation. Sauf que, si cette armée se retire comme le veut la loi internationale, les colons seront contraints soit de regagner le territoire israélien, soit de se fondre en bons citoyens dans la population locale...
Mais comment obtenir ce retrait ? Il est exigé par l'ONU, mais demanderait de très très longues négociations (jusqu'où, quand, comment). Alors ? Il suffirait que les états parties prenante actives susceptibles de ramener à la raison Israël ne se contentent plus de l'éternel rabâchage du « droit à sa sécurité » accompagnées du non moins sempiternel rabâchage de manifestations d'amitié et de soutien à un état qui – de fait -, appelons un chat un chat, se comporte en état voyou. Et posent sinon des actes, tout au moins des menaces d'actes immédiats ou à très court terme
Par exemple dans le désordre : suppression par les USA de l'aide militaire annuelle de 3,8 milliards de dollars ; suppression par l'Europe de tous les avantages des traités commerciaux et culturels en cours. Débarquement de matériel et de personnel humanitaire par la méditerranée sous protection de batiments USA déjà sur place, éventuellement français et turcs ; Rappel des ambassadeurs ; boycott économique ; gels des avoirs : ce que l'on a su faire vis à vis de l'agresseur russe, pourquoi ne pas le faire vis à vis de l'agresseur israélien ? En finir avec la farce du pauvre petit état fragile, en fait puissance nucléaire organisant patiemment l'anéantissement et la déportation des palestiniens hors de leurs terres légitimes. Et se demander si ceux-ci n'auraient pas droit, eux aussi, à exister et vivre en sécurité dans un état viable et internationalement reconnu ? En commençant pour ce qui nous concerne par reconnaître l'état palestinien. Où est le problème ?
Alors oui, il suffirait de simplement changer de logiciel intellectuel et émotionnel. Nommer les actes actuellement commis à GAZA pour ce qu'ils sont : une abomination. Car il faut être aveugle pour ne pas voir qu'il ne s'agit pas d'une guerre d'Israël contre le Hamas, mais bien de la poursuite d'une guerre illégitime d'Israël contre les palestiniens. Que les 5000 enfants assasinés n'étaient pas des terroristes, et que l'arrêt définitif des combats et non pas sur 5 jours est le meilleur moyen pour organiser le retour des otages.
Et l'on s'apercevrait que ce qui paraissait impensable était d'une simplicité dérisoire. Que le désastre humain, politique, environnemental (quel insupportable gâchis) aurait pu être évité. Et qu'il peut très vite être corrigé à condition de ne pas se contenter de beaux discours et de larmes de crocodile.
Transformer un « il suffirait » en un « ça suffit » et un « il suffit de ».
Chiche ?