Frédéric PIC

Abonné·e de Mediapart

265 Billets

0 Édition

Billet de blog 25 décembre 2017

Frédéric PIC

Abonné·e de Mediapart

Non, virus et bactéries ne sont pas des ennemis que nous devrions forcément détruire

Les bactéries nous survivront alors même que nous aurons disparu depuis longtemps. Du reste, nous leur manquerons, car ces adorables bestioles ont compris tout l'intérêt que nous avons à coopérer, ce que nous faisons déjà sans que nous en ayons pris conscience de notre côté. Alors, d'ici à notre disparition programmée, pourquoi ne pas essayer de continuer à vivre avec elles en bonne intelligence ?

Frédéric PIC

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L'espèce humaine a développé de par ses connaissances une arrogance quelque peu infantile : nous savons aller sur la lune, donc nous devons le faire (quel qu'en soit le prix). Nous savons maintenant bricoler au sein des atomes des molécules nouvelles, pour notre seul bon plaisir, nous devons donc les balancer ingénument dans notre environnement, qu'elles y soient solubles ou non, rompant ainsi en quelques décennies un équilibre réalisé en quelques milliards d'années.

Nous, les derniers arrivés, savons détruire toutes les espèces qui nous ont précédé tout au cours de l'évolution. Nous ne pouvons donc supporter la moindre agression, le moindre chatouillis de leur part. Et devons donc les détruire. Car nous sommes les plus beaux, les plus forts, et que rien ne saurait nous résister.

Nous oublions un détail : nous portons DANS notre corps 10 fois plus de bactéries (100 000 milliards) que nous n'avons de cellules …Et nous ne nous contentons pas de les porter, nous coopérons avec elles : elles trouvent en nous un certain confort, de la nourriture, un cocon où forniquer comme des bêtes pour assurer comme toute espèce qui se respecte, leur survie. Mais en échange elles aident à notre métabolisme et nous protègent contre l'invasion par d'autres minuscules prédateurs.

L'exemple le plus frappant nous est donné par les mitochondries, ces petits organites intracellulaires aux multiples fonctions dont celle de fournir 90% de l'énergie nécessaire à nos cellules. Possédant leur propre génome, il est aujourd'hui admis qu'elles proviennent de l'endosymbiose d'une α-protéobactérie qui s'est immiscée dans nos cellules il y a environ 2 milliards d'années, à une époque où les proto-humains étaient suffisamment intelligents – ou pragmatiques - pour comprendre l'intérêt fantastique de cette coopération, jusqu'à adopter l'intruse pour la faire bosser dans nos cellules...

Se pose dès lors en termes nouveaux le problème des vaccinations. Celles-ci devraient me semble-t-il être réservées à la lutte contre des maladies gravissimes causées par des bactéries ou virus non fréquentables,  très fréquentes et non accessibles aux traitements médicamenteux :

Il serait ainsi stupide à priori de ne pas utiliser de vaccin contre la rage, la polio, le tétanos et la diphtérie . Il aurait été criminel de ne pas essayer d'éradiquer la variole et ses ravages. Mais faut-il priver de leurs pneumocoques les 30% d'enfants qui en sont porteurs sains et qui profitent de leur présence comme commensaux ? Ou les 40 à 60% d'hébergeurs d'hémophilus, les porteurs sains de virus d'hépatite B ?

Nous sommes en train de découvrir ce probiote indispensable, en particulier intestinal : il ne viendrait à l'idée d'aucun médecin (quoique?) de massacrer par un vaccin les escherichia coli de tous les humains (80% de la flore intestinale) sous prétexte qu'il peuvent provoquer chez certains (rôle du stress, du terrain, d'agressions intercurrentes) des infections urinaires, voire des méningites, par ailleurs accessibles à nos traitements.

Dans le même esprit, éradiquer les oreillons est une stupidité médicale (et une mauvaise action qui prive les enfants de quelques jours de cocooning à la maison sans devoirs ni leçons) La rubéole est bénigne et l'on sait détecter le risque de malformations chez les fœtus de porteuses du virus. La rougeole ne tuait déjà plus ici quand est advenue la vaccination, laquelle déporte la maladie chez le tout-petit et à l'âge adulte, là où elle est mal supportée. Et qu'elle pourrait être aussi bénigne dans les zones où elle tue encore si on y supprimait la malnutrition et le manque d'hygiène. Ajoutons que comme certains pays voisins comme l'Allemagne ne vaccinent pas obligatoirement, l'éradication déjà inutile devient impossible, pourquoi dès lors s'acharner en un combat perdu d'avance ?

Le méningocoque fait peur, mais là encore 15% de porteurs sains, des épidémies violentes mais rarissimes et un traitement adapté pour peu que les médecins soient parfaitement formés à  diagnostiquer sans délai la maladie...

Je ne m'étendrai ni ne me prononcerai, faute d'information suffisante, sur les polémiques en cours qui ne sauraient être élucidées que sur de vastes, longues et sincères études épidémiologiques : recherche exclusive d'une rentabilité maximale côté laboratoires, toxicité réelle des vaccins (qui ne saurait être tolérée que pour des vaccins absolument indispensables), apparition du sida à partir de souches de vaccin polio cultivées sur cellules de chimpanzé, rapacité de certains investisseurs qui sous couvert d'action humanitaire préfèrent financer des vaccinations de masse lucratives plutôt que lutter contre le déficit d'hygiène, d'eau potable et d'alimentation de base (Bill Gates par exemple) dans des zones défavorisées.

Mais on comprendra qu'entre le rejet dogmatique de toute vaccination et l'ukase gouvernemental aberrant des 11 vaccinations obligatoires en un package massif de perturbateurs immunitaires sans aucune étude préalable, il y a place pour une longue discussion sincèrement argumentée entre scientifiques, citoyens et pouvoirs publics.

D'un côté, 10 morts par rougeole en 10 ans, résultat inchangé par la vaccination. De l'autre 5 millions d'accidents domestiques , 1ère cause de mortalité chez les enfants de 1 à 4 ans (20 000 décès tous âges confondus chaque année dont 550 enfants ou adolescents) Ajoutez-y les 200 000 tentatives de suicide dont 10 000 malheureusement « réussies », il n'y a pas photo sur les priorités de santé publique.

Madame la ministre, vous pouvez remballer vos 11 vaccinations.

 frédéric pic

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.