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Billet de blog 26 février 2022

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La piétaille et le Grand Homme

Se prétendant au-dessus de la mêlée prétendument sans intérêt de la campagne électorale comparativement aux affaires du monde dont il aurait la charge, le président MACRON a dit ne pouvoir s'y mêler tant que ces problèmes accaparaient son attention. Prenons-le au mot, d'autant que sa gestion de la crise ukrainienne, dans la lignée de son exercice personnel du pouvoir, n'est pas sans poser question

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    Si la situation n'était si grave, on pourrait ironiser sur le discours du Grand Homme refusant de s'engager dans une vulgaire campagne électorale car il avait un ou deux problèmes majeurs à régler auparavant avec ses petits bras, la crise ukrainienne et le covid. Chiche, prenons-le au mot : il ne pouvait s'engager tant que la crise ukrainienne n'était pas terminée, pas de problème, qu'il renonce à se présenter tant qu'elle n'est pas réglée. Et voilà déjà du coup, un autre sacré problème efficacement résolu ! Car pour tout dire, quand E.MACRON assure - c'est beau comme de l'Antique -qu'il fera tout pour me protéger, le non vacciné emmerdé que je suis a comme un doute !...


    Sur sa gestion malgré tout : si l'on ne peut lui reprocher d'avoir cherché à parler à Poutine, pourquoi l'a-t-il fait seul, en son seul nom, sans mandat de qui que ce soit, sans consulter personne – ou si peu - dans cet habituel exercice d'autopromotion de son Moi, alors qu'il est président en exercice du Conseil Européen  ? L'Ukraine envahi, le Conseil est convoqué, idem pour les ministres des affaires étrangères, les précédents présidents consultés. Fort bien, mais que ne l'a-t-il fait avant, et que n'a-t-il informé et questionné le parlement et le gouvernement de ce qu'il allait dire et faire ?


    Quant à son message au Parlement, où il dit « rien n’a été ni ne sera négligé pour leur venir en aide, nous leur devons soutien et solidarité » nul doute que les ukrainiens apprécieront ce soutien à sa juste valeur. Car si une aide logistique modeste et tardive leur sera bien accordée, c'est de leur survie qu'il s'agit, alors que le jour même au salon de l'agriculture notre président nous assurait que notre confort serait protégé quoiqu'il en coûte – encore - malgré les quelques inconvénients (les ukrainiens apprécieront le terme) inévitables que nous vaudrait cette crise somme toute assez lointaine. En clair, vivrons-nous une nouveau Munich et laisserons-nous le président Volodymyr ZELENSKI devenir un nouvel ALLENDE?


    Sans jouer aux va-t-en guerre, nous avons bien sacrifié 58 militaires français au Mali – très loin de chez nous - pour contrer Daesh, ce que nous avons accepté collectivement. Poutine est-il donc si peu dangereux comparé au terrorisme international que nous ne puissions peu ou prou montrer nos muscles pour une agression à notre porte? Et puisque le dictateur fou prétend trembler de peur à l'idée de voir l'OTAN s'installer en Ukraine, danger qui n'a jamais été réellement envisagé et donc purement imaginaire jusqu'à ce jour, pourquoi ne pas lui avoir mis le marché en main : si vous intervenez militairement d'un poil en Ukraine, alors oui nous ferons droit à leur demande légitime de rejoindre l'Europe, et pourquoi pas l'OTAN.  C'eût été clair, probablement dissuasif, et non violent. Comme aurait été non violente la proposition d'un référendum sur la volonté des ukrainiens de rejoindre la Russie, ou pas.

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