Dans une équipe, et en particulier dans un gouvernement, chacun bien entendu porte sa part de responsabilité, à la fois dans son domaine et dans la co-responsabilité imposée par la solidarité vis à vis de la politique tracée à partir du projet présidentiel certes, mais aussi à partir du discours de politique générale proposé par le 1er ministre au vu du résultat des élections législatives. En amont du gouvernement, les députés et les électeurs ont donc leur part de responsabilité. Ajoutons-y les médias et les lobbies et nous aurons fait je pense le tour des acteurs concernés (Pour ne pas complexifier le problème du fait de l'effet papillon, c'est volontairement que j'exclue comme co-responsables les virus, bactéries, cyclones, banquiers, religieux et autres nuisibles de tous poils)
Quand les nouvelles sont mauvaises, il n'est pas convenable d'incriminer le messager qui les porte, et nous dirons – même si le problème est plus complexe - qu'il ne serait pas juste d'incriminer et/ou de dissoudre les médias. D'autant qu'ils peuvent être plus ou moins inféodés aux lobbies (plutôt plus que moins, et je vous mets au défi de dissoudre les dissolvants on ne peut plus puissants que sont les lobbies) Donc, oublions-les en tant que variable d'ajustement.
Dissoudre les électeurs pose problème, du moins sous nos latitudes, et – espérons-le - pour encore un certain temps (si le changement climatique dont nous faisons semblant d'ignorer les causes et conséquences permet – ce qui est peu probable – la survie de l'humanité à court ou moyen terme) . Oublions-les donc, mais souvenons-nous que notre cher président, outre son désir d'emmerder certains de ceux qui ne pensaient pas comme lui, avait audacieusement émis l'idée qu'ils n'étaient pas forcément de véritables citoyens et que leur exclusion de cette communauté pouvait s'envisager. Comme quoi...
Mais si les électeurs ne peuvent être dissous, les parlementaires qui sont leurs représentants peuvent l'être, et renvoyés dans leurs foyers pour de nouvelles élections (après tout, les électeurs peuvent se rendre compte qu'on les a – pardon ! - qu'ils se sont trompés) Sauf que le président s'y refuse, lui qui pourtant ne cesse de dire qu'il n'y a que les élections qui vaillent, et que la foule hurlante (pourtant constituée, ne l'oublions pas, d'électeurs) ne mérite même pas les tanks et les balles de défense que l'on dépense pour elle ( les sournois diraient que n'ayant jamais recueilli plus de 20% des inscrits aux six scrutins des 1ers tour des présidentielles et des législatives depuis 2017, il n'ait guère envie de retourner aux urnes, mais n'étant pas sournois je m'abstiendrai ici de tout commentaire)
Restent les ministres. Et le premier d'entre eux, censé faire un discours de politique générale au vu du résultat des législatives. Sauf que – souvenez- vous – quand le brave Monsieur CASTEX a annoncé qu'il ferait son discours « mercredi prochain », le président a fait un de ses discours plein de mots et que l'on ne saurait contredire le mardi précédent le fameux mercredi. Exit la responsabilité du 1er ministre. Ce qui s'est confirmé avec Madame BORNE, qui après son discours de politique générale s'est bien gardée de demander la confiance du parlement
Mais si la première qualité d'un chef est de savoir s'entourer. Et si ce chef ne fait confiance à personne, s'occupe de tout, fait toutes les annonces en lieu et place de ses ministres, gouverne en lieu et place du gouvernement, et si les ministres qu'il nomme ne sont pour lui que des pions interchangeables tenus de réciter ses directives. S'il prend seul toutes les décisions, n'écoute personne et surtout pas le peuple au service duquel il devrait être, alors quoi ? Quid de la variable d'ajustement ? La question mérite d'être posée, et j'ai comme un avis sur la réponse
Sauf que n'est pas De Gaulle qui veut, qui s'est esbigné dans la minute quand le peuple lui a fait savoir qu'il n'était plus d'accord avec lui. Tandis que lors de l'affaire BENALLA par exemple, le président a bien proclamé qu'il était seul responsable. Mais s'il a invité à grands cris qui de droit à venir le chercher, il l'a fait – peinard, tranquille - bien planqué derrière ce qu'il savait être son immunité.
En attendant, il nous fait perdre notre temps.
Frédéric PIC,
Pau