Un entre-soi de copains
Alain MINC, à qui je laisse la responsabilité de ses propos, expliquait qu'un bon banquier d'affaires se devait d'agir quelque part comme une prostituée (1°) Il ajoutait que dans l'affaire de la lutte pour l'actionnariat du journal Le MONDE en 2010, E.MACRON s'était comporté en parfait banquier d'affaires : conseil « bénévole» des rédacteurs qui s'orientaient vers l'attelage BERGÉ-NIEL-PIGASSE, il travaillait en fait en sous-main pour l'attelage concurrent chapeauté par Hachette-PRISA conseillé par ... A.MINC, et qui avait la préférence de Nicolas SARKOZY. Cette duplicité était précisait-il une excellente préparation à une carrière politique, laquelle comme chacun sait, je le cite toujours, « est un monde de p...s »
Vers quelque source que l'on se tourne (2°) (3°), on retrouve toujours les mêmes fées à s'être penchées sur le berceau d'E.MACRON : J.ATTALI, dont il deviendra dès 2007 le rapporteur de la « commission pour la croissance française » (qui préconisait entre autres de geler le point d'indice des fonctionnaires, de limiter le déficit public, de réorienter une part du financement des cotisations sociales vers la TVA, pas férocement à gauche pour ce mitterandien de la 1ère heure...).Mais aussi A.MINC, comme déjà dit, et surtout JP.JOUYET qui l'a fait entrer à l'Élysée avant de soi-disant s'en mordre le doigts au vu de son ambition démesurée :
« Dénué de tout affect, Jupiter utilise toutes les armes de sa séduction pour valoriser son propre ego, démesuré diront certains. D’où ce rejet visible, presque enfantin, de tous les proches avec lesquels il a 'partagé' les moments et les sentiments qui semblaient les plus amicaux ».(4°).
A.MINC qui a réussi l'exploit de soutenir successivement François MITTERAND, Edouard BALLADUR, Lionel JOSPIN, François BAYROU, Nicolas SARKOZY, Alain JUPPÉ et (ouf!) Valérie PÉCRESSE. Tandis que JP JOUYET servira A.ROCARD, L.JOSPIN, F.FILLON, F.HOLLANDE et … E.MACRON. Avec quelques sauts de cabri vers la Caisse des Dépôts, la Direction du Trésor, la Banque Publique d'investissement, l'autorité des marchés financiers, quelques ambassades prestigieuses, pour finir au CA de COVÉA et membre de LYSIOS, cabinet de lobbying auprès de l'Europe en particulier, la boucle étant ainsi bouclée pour cet ancien secrétaire d'état aux affaires européennes.
Où l'on voit que tous ces personnages gravitent dans un « mundillo » gavé de conflits d'intérêt où les valeurs sont clairement le pouvoir – quelqu'il soit et quelle qu'en soit la couleur -, les carrières, l'argent et accessoirement la trahison et le mensonge.
E.MACRON ne dépare pas dans ce cadre, lui l'encarté au PS de 2006 à 2009 devenu ce que l'on sait aujourd'hui. Après avoir trahi les rédacteurs du Monde, puis JP JOUYET si l'on en croit celui-ci, puis F.HOLLANDE, puis très vraisemblablement le fisc et la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (5°). JP.GUILLEBAUD sur Sud-OUEST décrivait très bien cette camarilla en 2010 sous le titre de « l'Empire du crétin » (6°)
L'ivresse des sommets
Décrit à ses débuts comme un charmant et brillant jeune homme simplement soucieux de séduire et accessoirement ambitieux, ce qui n'a rien de scandaleux, E.MACRON semble avoir progressivement changé au fur et à mesure qu'il s'élevait vers les plus hautes marches du pouvoir. Je me suis déjà interrogé de façon bienveillante et modérée sur de précédents billets sur son profil psychologique, sans me faire d'illusion sur ce qu'il est réellement, puisque je proposais sa démission dès 2018 comme solution à nos problèmes.
La crise du Covid aurait dû nous ouvrir les yeux à tous : autoritarisme, décisions prises seul et en secret, violence vis à vis des oppositions qui seront baillonnées, insultées, criminalisées, propagande mensongère sempiternellement égrénée. Le tout soupoudré d'épisodes larmoyants itératifs d'autocritique : il convient d'ouvrir les yeux et de parler clair, le tout évoquant à mon humble avis un profil inquiétant et clairement pathologique de pervers narcissique. Il me fait penser à ces hommes frappant leur compagne, puis s'excusant en protestant de leur amour tout en faisant retomber la faute sur leur victime, en un scénario de double lien sadique répétitif dont la seule issue ne peut être que la fuite ou la mort.
Son sadisme ici consiste à nous dire qu'il nous aime, que rien ne se fera sans NOUS (« nous avons résisté, nous avons gagné, nous sommes un peuple formidable », mon programme s'appelle « Avec vous ») pour finalement faire non seulement sans nous, mais contre nous, je ne rappelerai pas ici la litanie des insultes et des phrases de mépris assénées envers ses concitoyens. Il semble qu'enivré par le fait d'être arrivé au pouvoir, il ait été saisi d'un désir puis d'un sentiment de toute-puissance que plus rien ne doit mettre en péril. Saisi d'une hubris incontrôlable, il ne peut y avoir aucune opposition, aucune critique, le moindre recul vis à vis de ses positions étant perçu comme une agression visant à le mettre physiquement en danger.
Et ne vous y trompez pas, quand E.MACRON lors de cet interview insupportable de violence verbale et gestuelle dit "vous croyez que ça m'amuse de faire une réforme impopulaire" ?, ne vous y trompez pas, oui ça l'amuse, oui il jubile, oui il prend son pied, il emmerde tout le monde, il se sent intouchable, invincible, il se grandit en écrasant et en faisant passer de l'entêtement borné pour du courage
Un terrible malentendu
Cette marche vers les sommets résulte d'un malentendu répétitif : En 2017 il trahit HOLLANDE que nous rejettons pour avoir lui-même trahi son désir de mettre au pas La Finance, alors qu' E.MACRON en était au sein de l'appareil le représentant flamboyant. Personne ne saura si de n'avoir pas perçu cette évidence relevait pour F.HOLLANDE d'une naïveté confondante, ou d'un aveuglement savamment entretenu par les parrains d'E.MACRON ?
Quoiqu'il en soit le premier quinquennat a révélé – je n'insiste pas – le véritable profil d'illibéral capitaliste d'E.MACRON. Ce qui aurait dû lui valoir d'être poussé vers la sortie . Sauf que la crise du Covid, second malentendu, est venu le sauver : rien d'un tel qu'une bonne guerre pour unir le bon peuple derrière son conducador aux pleins pouvoirs. Guerre dont je prends ici le pari qu'elle finira par être reconnue comme imaginaire, soutenue par des puissances financières sans foi ni loi et dont nous n'avons pas fini de payer les conséquences, tant au point de vue humain que financier.
Ces malentendus se sont doublés chez ce malentendant chronique d'un aveuglement lié à sa psychologie : réélu (mal, très mal, mais qui le souligne ?) , rien ne pouvait ni surtout ne devait entraver ses volontés. Il a simplemement dans son hubris occulté un fait majeur, à savoir que son programme présidentiel, dont il avait pris la précaution de ne pas faire la promotion avant le premier tour a été examiné par le électeurs avant les législatives, et qu'ils ne l'ont pas validé. Il est donc devenu caduc, et ne pouvait en aucun cas devenir programme de gouvernement. Il ne pouvait l'ignorer, au moins inconsciemment, mais il s'est entêté à le promouvoir comme valide, puis qu'il n'a pas cité E.BORNE dans son premier discours juste après l'avoir intronisée, comme pour l'effacer symboliquement à peine l'avait-il nommée (c'est moi et moi seul qui suis légitime), et qu'il lui a demandé de ne pas engager sa responsabilité sur ce programme...
Comme il n'y a pas eu de négociation avec les oppositions pour élaborer, comme cela se pratique dans les vraies démocraties, parfois des mois durant, un NOUVEAU programme qui seul pouvait avoir l'aval du parlement, la crise était prévisible et inévitable. Et il n'était pas besoin d'être grand clerc pour l'annoncer comme je l'écrivais dans un billet du 23.06.22 (7°) :
« Il y aura bien quelques débauchages de tel ou tel rêvant d'un maroquin qui lui sera donné en paquet cadeau avec tous les conseillers nécessaires en pièces jointes, peut-être un budget passant sous 49-3 ou une ou deux lois faites de symboles plus que de contenu, mais il y aura surtout des cris et de la fureur dans l'hémicycle, que le passage éventuel des textes par le Sénat ne saura atténuer. Et si par malheur une loi ou un décret trop autoritaire ou sécuritaire passait avec l'aval de la droite et/ou du RN, alors c'est dans la rue qu'à juste titre la contestation se fera jour. (si elle ne se manifeste pas avant, ce qui serait tout à fait utile et légitime) »
Il faut avoir le courage de dire ce qu'est aujourd'hui E.MACRON, un président incapable de diriger raisonnablement le pays. D'autres que moi, et de meilleure plume, le disant sans ambigüité (8°) là où beaucoup l'ont déjà subodoré, y compris probablement dans les rangs de ceux qui le soutiennent. Dès lors que faire? comment résister au « je ferme la porte mais je l'ouvre », au « je suis prêt à discuter mais je ne discute de rien » ou au « la violence est intolérable mais au moindre signe d'énervement j'envoie mes robocops ». Sans compter le « cette réforme est nécessaire, et je réaffirme comme en 2019 qu'elle et hypocrite » ou « il n'y a aucune nécessité à la faire – voir mon programme de 2017 » mais il faut évidemment la faire, ...puisque JE le veux » ?
J'écoutais ce matin Laurent BERGER dire sur Inter qu'il ne saurait y avoir de vainqueur ni de vaincu à l'issue de cette crise. Il a tort, et devrait réaliser que s'il est à l'origine des mobilisations sur le terrain, il représente aujourd'hui qu'il le veuille ou non l'ensemble du mouvement social ET politique qui manifeste. Et qu'il n'y a que deux éventualités : ou E.MACRON, poussé par des amis lucides ou – allez savoir – par un Conseil Constitutionnel brutalement saisi par la grâce, retire son projet. Et nous (l'immense majorité des citoyens) avons gagné sans chercher de notre côté à humilier qui que ce soit, portés par le seul souci du bien commun. Ou pour rechercher un je ne sais quel compromis pour le compromis, nous nous compromettons et cédons, confortant le président dans sa toute-puissance.
Il ne nous restera plus alors qu'à relire, mais il sera trop tard, le discours sur la servitude volontaire. Ou à laisser le champ libre à la violence.
Frédéric PIC
PAU
1°/ https://www.youtube.com/watch?v=3mnmNsjGVWwmacron
3°/ https://www.marianne.net/politique/emmanuel-macron-enquete-sur-le-chouchou-des-elites
4°/ https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-brief-politique/ce-que-je-n-avais-pas-vu-venir-c-est-l-ambition-d-emmanuel-jean-pierre-jouyet-raconte-dans-un-livre-l-ascension-de-macron-vers-l-elysee_4116199.html
5°/ https://www.marianne.net/politique/macron/mais-ou-est-passe-le-pognon-de-dingue-que-macron-aurait-palpe-chez-rothschild
6°/ https://www.sudouest.fr/politique/opinions/l-empire-du-cretin-10045651.php
7°/ https://blogs.mediapart.fr/frederic-pic/blog/230622/ratatouille-dissolution-demission
8°) https://blog.mondediplo.net/un-pays-qui-se-souleve (F.Lordon)