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Billet de blog 30 mars 2018

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SNCF, la concurrence panacée mon oeil !

coincée entre la concurrence interne mortifère de ses propres filiales, une concurrence ouverte sur le fret qui s'est avérée totalement inutile et une concurrence externe qui ne peut que lui nuire en lui faisant perdre des parts de marché, la SNCF est surtout victime du désengagement coupable de l'Etat actionnaire et des mauvais choix stratégiques et gestionnaires de son PDG.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

J'écoutais ce matin Guillaume PEPY plaindre avec des trémolos dans la voix les usagers qui allaient pâtir des effets terriblement pernicieux et ravageurs de la grève à venir, multipliant les mises en garde sur ses dangers pour la sécurité des personnes et les contre-propositions visant à épargner la moindre gêne à ces pauvres usagers. Que ne s'en est-il préoccupé durant ces dix dernières années ?

La SNCF va mal. Mais se pose-t-on la question du pourquoi ? À en croire E.MACRON, la faute en incomberait d'une part aux cheminots, dont le statut plomberait l'entreprise, d'autre part au « manque de concurrence ». Sur la responsabilité de l'état actionnaire et/ou de G.PEPY, ou du tout TGV, silence total. La grève , voilà le seul problème ! et le cheminot, bien sûr, l'affreux, le privilégié !

Sur la concurrence, l'ennui est que la SNCF y est déjà confrontée : concurrence interne incompréhensible par ses propres filiales privées, Ouibus pour les transports en car sur longues distances, iDvroom pour le covoiturage, Ouicar pour ses voitures de location et sa filiale (encore) Geodis, pour le fret par camion : les voyageurs et le fret qui les empruntent n'utilisent pas le rail (et polluent de plus sur le réseau routier). Et  cette concurrence est évidemment néfaste.


Concurrence externe effective aussi pour le fret, depuis 2007, qui n'a apporté … aucune amélioration, aucun gain pour le rail qui plafonne à 10% du marché, en régression constante. Ayant démontré son inutilité ici, on se demande bien pourquoi la concurrence serait le remède miracle pour les voyageurs ou la SNCF : les concurrents gagneront des lignes et des parts de marché, et la SNCF y perdra.

Sauf que G.PEPY en décline une vision surprenante : la concurrence en fait ne serait pas une vraie concurrence, mais un partenariat, les nouvelles compagnies privées se contentant de rajouter des rames à l'existant (!!). Sur les lignes aujourd'hui fermées, ou en mauvais état, ou déficitaires, probablement, par bonté d'âme. C'est inexact bien entendu, mais si c'était vrai, si la SNCF souffrait simplement d'un manque de rames, que n'en a-t-elle ajouté, au lieu d'en supprimer ?

Où l'on voit qu'il ne suffit pas de répéter « concurrence, concurrence ! », en sautant comme un cabri, pour nous convaincre qu'elle est la panacée (demandez donc aux britanniques et aux suédois, qui demandent à revenir au service public)

Frédéric PIC

Nouvelle Donne Béarn

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