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Billet de blog 11 avril 2012

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Hollande à Besançon: "Sarkozy n'est rien qu'un méchant"

Selon certaines mauvaises langues les campagnes des deux "principaux" candidats ne seraient pas à la hauteur de l'enjeu. Mais à dix jours du premier tour, l'inévitable s'est produit: tous les "programmes" sont disponibles, ce qui a entraîné une bifurcation de la campagne. Les attaques personnelles sont terminées, dorénavant le débat concerne les projets. Alors Hollande a-t-il vraiment dit que Sarkozy était un "méchant"?

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Selon certaines mauvaises langues les campagnes des deux "principaux" candidats ne seraient pas à la hauteur de l'enjeu. Mais à dix jours du premier tour, l'inévitable s'est produit: tous les "programmes" sont disponibles, ce qui a entraîné une bifurcation de la campagne. Les attaques personnelles sont terminées, dorénavant le débat concerne les projets. Alors Hollande a-t-il vraiment dit que Sarkozy était un "méchant"?

Besançon le 10 avril 2012. Après un meeting réussi François Hollande est dans sa loge avec ses plus proches collaborateurs, et 200 journalistes. Après quelques plaisanteries montrant le soulagement du candidat après une soirée électorale qu'il estime être un succès, le discours devient plus grave et responsable. Au bout d'une quinzaine de minutes d'analyse du déroulement de la campagne, il glisse (en off) "de toute façon Sarkozy n'est rien qu'un méchant". La citation sera à la une de toute la presse le lendemain matin.

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Dans une interview dans la matinale de France Inter, François Hollande prétend que sa réplique a été modifiée, et qu'il avait dit en réalité "ce qui est méchant ne l'est pas forcément autant". Pour le moment l'équipe du candidat Hollande dément également la véracité de cette phrase, puisque selon son porte-parole Manuel Valls, Hollande voulait dire que "Sarkozy n'etait pas aussi méchant".

Du côté de l'UMP, on est partagé sur l'attitude à adopter. Surprise par la rupture de l'accord tacite entre les deux candidats de ne pas débattre ouvertement du programme, la porte-parole du candidat Sarkozy Nathalie Kosciusko-Morizet a semblé, dans un premier temps, vouloir accepter la confrontation d'idées en déclarant ce matin "c'est celui qui dit qui est.". Dans un second temps la cellule riposte du candidat Sarkozy a décidé de temporiser, "par respect pour les français", et d'organiser un débat en plein air pendant quatre jours durant lesquels les candidats s'échangeront la tribune un jour sur deux pour permettre "une plus grande qualité de débat". François Hollande le mardi répondra aux interpellations que Nicolas Sarkozy aura proférées le lundi et retransmises par un écran géant. Tandis que ce dernier répondra le jeudi aux injonctions que le socialiste aura déclamées le mercredi. Bien entendu le débat sera intégralement diffusé en direct à 20h sur toutes les chaînes d'informations quatre jours de suite. Pour le moment le staff de François Hollande n'est pas hostile à cet "exercice démocratique" selon Pierre Moscovici, une réponse définitive et claire sera donnée d'ici une semaine.

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Dans un papier de quatre pages le directeur du journal Le monde y voit le tournant de la campagne. En effet loin d'être une erreur, la réplique de Hollande serait en fait parfaitement calculée puisqu'il l'aurait tirée du prince de Machiavel montrant ainsi l'étendue de l'audace et de la culture du candidat socialiste. Dans sa tribune, Nicolas Demorand de Libération estime que la campagne a véritablement démarré, se félicitant de voir le débat bifurquer enfin vers les programmes. Dans une longue interview au Parisien le politologue, et accessoirement directeur de l'institut de sondage Ipsos, Brice Teinturier estime que c'est un sujet qui passionne les français, notamment la tranche des 32-33 ans. Jean-Michel Aphatie d'RTL, juge quant à lui que c'est "la déclaration la plus importante de la campagne" et attend avec gourmandise le prochain sondage dans 24h pour en constater la répercussion sur les résultats du premier tour.

En revanche Etienne Mougeotte dans Le Figaro estime qu'après avoir ouvert le débat le candidat socialiste l'aurait aussitôt refermé. En effet dans une enquête page 3 et 4 du journal nous apprenons qu'une militante UMP, réputée proche du candidat, a été maîtrisée ce matin à Paris par le service d'ordre de François Hollande alors qu'il descendait de son train. Cette dernière tentait de coller dans le dos du candidat, alors qu'il devisait avec des supporters, un papier sur lequel elle avait disposé un long morceau de scotch spécialement conçu pour se fixer sur n'importe quel type de tissu. Elle a déclaré aux journalistes opportunément présents vouloir "poursuivre le débat". En effet sur ce papier on pouvait lire au milieu d'un grand cœur rose : "François aime Ségolène".

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