Nous sommes censés vivre en République démocratique française, en tout cas c'est ce que j'ai appris à l'école comme des millions de petits français.
Malheureusement, je ne peux m'empêcher de constater une certaine impuissance du peuple français à gouverner réellement le pays. La remarque vaut depuis des dizaines d'années, mais elle se pose particulièrement à la lumière de la pratique gouvernementale actuelle.

Nous somme dans un système représentatif, très bien, mais que se passe t-il quand la majorité des citoyens ne se sent pas représentée par ceux qui ont pour mission de la représenter? En d'autres termes, si les élus ne respectent pas l'interêt de la majorité de la population, mais au contraire favorisent une minorité de citoyens, qui plus est parmis les plus favorisés, comment qualifier ce système? Une république oligarchique française?
Autre question, si une telle dérive apparaît, de quelles armes "démocratiques" dispose le citoyen français pour se faire entendre?
Par exemple si plus de 75% de la population ne se reconnait plus dans ses représentants, comment le faire savoir? Est-il normal qu'il en soit ainsi?
Il se trouve qu'un sondage très intéressant a été publié en décembre 2009 par sciencepo et CEVIPOF en partenariat avec le CNRS sur la confiance en politique des français. voici le lien : http://www.cevipof.msh-paris.fr/dossiersCev/BarConf/divers/CEVIPOF_Baro_principal.pdf
Qu'y trouve t-on : environ 65% des français n'ont confiance ni dans leur gouvernement, ni dans l'état, ni dans l'UE, ni dans l'assemblée, ni dans le président. Les chiffres sont inversés pour les élus locaux qui ont à 65% la confiance des gens.
Est-ce parce que les élus locaux sont plus "accessibles"? En effet il n'y a actuellement aucun moyen démocratique de "contrôler" l'action du parlement ou du gouvernenment, mis à part attendre la prochaine élection. Ou bien est-ce parce que la majorité des élus locaux sont de "gauche".
L'avenir n'est pourtant pas plus "rose" pour autant, 16% des personnes interrogées ont confiance en la droite pour gérer le pays, contre 14% qui ont confiance en la gauche!
Autrement dit, 67% (3% de sans opinion) des sondés n'ont confiance dans aucun des courants politiques. Autre chiffre qui met à mal la représentativité, 78% des gens ont l'impression que les hommes politiques ne s'intéressent pas à leurs préoccupations...
Il est vrai que le sondage n'a pas placé le mouvement centriste dans les réponses, mais il est souvent assimilé à un centre-droit, ou un centre-gauche suivant les formations, il y a donc fort à parier que les résultats n'auraient pas été modifiés.
Petite précision, cette enquête a été réalisée sur seulement 1500 personnes, et on connaît la fiabilité des sondages...
Mais le problème ne serait-il pas là? En réalité nous ne savons pas quelle est l'opinion de la majorité des français, puisque précisemment il n'y a jamais de consultation populaire sur telle ou telle question, ne serait-ce que sur le taux d'adhésion aux pratiques gouvernementales. Nous ne pouvons donc que faire des suppositions à partir de sondages, et des manifestations souvent interprétés à la lumière de nos propres orientations politiques.
Finalement nous ne saurons jamais quelle est le degré de rejet de telle ou telle loi puisque même les résultats des élections (régionales, présidentielles..) seront orientées par la campagne menée, la qualité de l'adversaire politique, les propositions promises pour faire oublier l'investiture précédente...
En écoutant Copé dans la matinale de France inter jeudi dernier, il était frappant d'entendre la violence des interpellations des auditeurs sélectionnés.On pouvait sentir la colère de tous ceux qui en ont assez d'être pris pour des imbéciles, mais qui ne peuvent pas s'exprimer puisque le gouvernement ne les consulte jamais. (Disponible ici : http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/septdix/index.php?id=87620)
N'y a t-il pas d'autres moyens en france pour se faire entendre de nos gouvernants, que les manifestations, les pétitions ou une émission de radio (aussi publique et libre soit-elle)?
Sommes-nous condamnés à attendre la prochaine élection présidentielle à chaque nouveau président?
Celui-ci aura eu au moins ce mérite, celui d'éclairer d'une lumière crue nos institutions actuelles, qui ne prévoient aucun contrôle populaire réel, jetant dans le désespoir et l'impuissance des millions de citoyens français depuis plusieurs décennies.
Espérons que cela nous (le peuple) sera profitable.