fredericsabourin (avatar)

fredericsabourin

Journaliste free lance - Enquêteur - Ecrivain - Photographe - Educateur aux médias pour la jeunesse (et même les + vieux)

Abonné·e de Mediapart

146 Billets

0 Édition

Billet de blog 1 octobre 2025

fredericsabourin (avatar)

fredericsabourin

Journaliste free lance - Enquêteur - Ecrivain - Photographe - Educateur aux médias pour la jeunesse (et même les + vieux)

Abonné·e de Mediapart

Rembrandt : plus obscur que clair...

fredericsabourin (avatar)

fredericsabourin

Journaliste free lance - Enquêteur - Ecrivain - Photographe - Educateur aux médias pour la jeunesse (et même les + vieux)

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
- Romain Duris et Camille Cottin. Quand on sera complètement sortis du nucléaire, il faudra peut-être de nouveau s'éclairer à la bougie... -

Claire (Camille Cottin) et Yves (Romain Duris) sont deux physiciens qui travaillent dans le nucléaire depuis deux décennies. À la faveur d'une visite à la National Gallery de Londres, Claire a une sorte de révélation devant des toiles de Rembrandt, et devient lanceuse d'alerte, convaincue qu'elle fait fausse route. Yves ne comprend pas ce changement brusque de trajectoire, dans un ciel qui paraissait sans nuage. Entre amour de l'art et didactisme sur le nucléaire, on a un peu de mal à suivre ce personnage dans ses nouvelles croyances. Pas davantage celui de son mari, Yves, ni de leurs collègues et amis (les frères Podalydès, pourtant).

On reconnaîtra que l'ambiance anxiogène de thriller peut susciter l'intérêt pour ce film de Pierre Schoeller, certes moins bien réussi que L'Exercice de l'État, qui avait obtenu le César du meilleur scénario en 2012, ou Un peuple et son roi en 2018 (plus diversement apprécié c'était selon). Car si l'idée est bonne – n'est-on pas trop optimiste avec les constructions de réacteurs nucléaires dans un monde dont on ignore si les dérives climatiques ne vont pas tout emporter sur leurs passages ?  - le passage à l'acte est plus flou. On pourrait presque crier à l'imposture, tant l'utilisation de l'image et des tableaux de Rembrandt n'est en soi qu'un prétexte à l'illumination artistique de Claire/Camille Cottin. Si vous pensez assister à un biopic sur la vie de Rembrandt, vous en serez pour vos frais.

C'est bien dommage, aucune des pistes narratives et psychologiques ouvertes par Pierre Schoeller au cours de ce Rembrandt n'aboutira sur une explication tangible, cantonnant ce film à une sorte de pamphlet antinucléaire. On avait laissé Claire fascinée jusqu'à l'extase mystique devant des clairs-obscurs du peintre flamand. On en ressort comme elle : à la lueur de la bougie, puis, justement, dans l'obscurité. 

F.S.

Rembrandt, de Pierre Schoeller. Scénario Pierre Schoeller et Anne-Louise Trividic, en collaboration avec Violette Garcia. Avec : Camille Cottin, Romain Duris, Celeste Brunnquell, Denis Podalydès, Bruno Podalydès. 1h50. 

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.