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Le pitch : Judith (Anaïs Demoustier), pharmacienne reconvertie dans le journalisme, souhaite réaliser une interview de Salvador Dali. L’artiste préfèrerait plutôt un documentaire, avec une caméra, une grrrraaaande caméra. Judith va rencontrer quelques péripéties pour réaliser son projet…
Ce qu’on a bien aimé : le grand avantage de Daaaaaali, c’est qu’il n’est pas ce pourquoi il ne se prend pas : un biopic sur l’artiste surréaliste espagnol. Ludique, construit avec un esprit charade, rébus, avec un scénario à tiroirs, le film de Quentin Dupieux brille aussi pour ses trouvailles de mise en scène. On reverra avec délectation la scène d’ouverture, la première apparition d’Edouard Baer dans un couloir, et plus il s’approche de Judith, plus il s’éloigne. On vit certaines scènes plusieurs fois, selon le point de vue du protagoniste, Dali jeune confronté à l’apparition d’un Dali vieux (Didier Flamand), ou encore le rêve d’un ecclésiastique qui revient souvent. Tout se joue en se répétant, Daaaaaali est aussi un film sur le temps qui passe, sur la crainte de la mort. C’est aussi un film très court qui ne finit jamais. il y a un récit, dans le récit, dans le récit, sans que jamais le spectateur ne s’ennuie et c’est heureux : peut-être aurait-il alors regardé sa montre en s’apercevant qu’elle était molle…
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Ce qu’on a moins aimé : la multiplication des acteurs pour le rôle de Dali : si Edouard Baer et Jonathan Cohen sont de loin les meilleurs (y compris dans la voix), les prestations de Pio Marmaï et Gilles Lellouche paraissent un peu plus ternes.
F.S.
Daaaaaali, de Quentin Dupieux, en salle depuis le 7 février.