fredericsabourin (avatar)

fredericsabourin

Journaliste free lance - Enquêteur - Ecrivain - Photographe - Educateur aux médias pour la jeunesse (et même les + vieux)

Abonné·e de Mediapart

144 Billets

0 Édition

Billet de blog 11 octobre 2024

fredericsabourin (avatar)

fredericsabourin

Journaliste free lance - Enquêteur - Ecrivain - Photographe - Educateur aux médias pour la jeunesse (et même les + vieux)

Abonné·e de Mediapart

Quand vient l’automne : François Ozon fait du Chabrol, et ça lui va bien

Après les remarquables Été 85 et Mon crime, François Ozon, avec L’automne est arrivé, plonge le spectateur dans un thriller provincial très bien ficelé, où l’ombre de Claude Chabrol plane dans beaucoup de plans. Et ça n’est pas un défaut, loin de là !

fredericsabourin (avatar)

fredericsabourin

Journaliste free lance - Enquêteur - Ecrivain - Photographe - Educateur aux médias pour la jeunesse (et même les + vieux)

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
- Hélène Vincent et Josiane Balasko, aux champignons -

Michelle (Hélène Vincent) coule une retraite paisible dans un village de Bourgogne, non loin d’une vieille copine, Marie-Claude (Josiane Balasko). Aux vacances de Toussaint, elle doit recevoir la visite de sa fille Valérie (Ludivine Sagnier) et de son petit-fils Lucas. Ce dernier doit rester une semaine chez sa grand-mère. Mais à cause d’une poêlé de champignons, rien ne va se passer comme prévu…

« Entre une mauvaise cuisinière et une empoisonneuse, il n’y a qu’une différence : l’intention », disait Pierre Desproges. Est-ce que Michelle, dont les relations avec sa fille semblent tendues, a intentionnellement glissé un mauvais champignon au milieu des cèpes cueillis le matin même dans les bois avec Marie-Claude, afin de la rendre malade ? Le doute plane… Toujours est-il que ni une, ni deux, Valérie, sitôt sur pieds, claque la porte de la maison de sa mère, emportant avec elle Lucas, désolé de ne finalement pas rester une semaine en vacances chez sa grand-mère. Un peu plus tard, Vincent, fils de Marie-Claude (interprété par Pierre Lottin), sort de prison avec une sérieuse envie de se ranger. C’est ce qu’il commence à faire en travaillant au noir pour Michelle, afin de commencer à financer un bar-tabac, commerce dont il rêve. Mais que va-t-il faire à Paris, dans l’appartement de Valérie ? Celle-ci est retrouvée écrasée au bas de son immeuble, « suicidée »…

On a aimé l’ambiance « chabrolienne » de ce 23e long-métrage de François Ozon, dans sa façon de mettre en scène ses personnages dans une ambiance provinciale et rurale (comme on dit aujourd’hui) : intérieurs de la maison de Michelle soignés, bande-son sobre, lumière et photo, ambiance, tout y est.

Mais c’est sans conteste côté acteurs qu’on se régale : Hélène Vincent, en octogénaire dynamique autant qu’énigmatique séduit et intrigue. Josiane Balasko très juste comme à son habitude. Pierre Lottin, déjà repéré pour son rôle de dur dans La nuit du 12 de Dominik Moll et Un homme en fuite de Baptiste Debraux, apporte beaucoup avec son physique inquiétant, post-adolescent et brut de décoffrage. L’heure n’est pas encore venue pour lui d’endosser d’autres rôles, un brin prisonnier de son physique, mais François Ozon exploite à merveille cette qualité qu’il sera bien temps, dans quelques films, de faire évoluer vers des rôles plus matures.

Impossible d’en dire davantage sur ce scénario très bien ficelé, très bien écrit sans risquer de divulgâcher Quand vient l’automne, saison des feuilles mortes et des champignons, y compris vénéneux, peut-être un peu comme Michelle/Hélène Vincent, qui sait ? 

F.S.

Quand vient l’automne, de François Ozon, avec Hélène Vincent, Josiane Balasko, Pierre Lottin, Ludivine Sagnier, Sophie Guillemin. 1h44. En salle depuis le 2 octobre.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.