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Le pitch : un père (Christophe Honoré) et son fils Lucas (Paul Kiercher) échappent de peu à un accident de voiture sur une route des Alpes, près de Chambéry. La sortie de route intervient au moment où ce père expliquait à ce fils, insouciant, que s’il avait davantage pris au sérieux, à son âge, les études au lycée, sa vie aurait été différente, sous-entendu peut-être meilleure. En tout cas pas comme prothésiste dentaire tel qu’il est aujourd’hui. On s’étreint fort, persuadés d’avoir échappé au pire. Deux plans plus tard, le père meurt pour de bon dans un accident de voiture. C’était donc un funeste signe du destin… Lucas et son frère Quentin (Vincent Lacoste, au sommet de son art) entourent leur mère, Juliette Binoche, et Quentin propose à son frère de venir une semaine à Paris pour lui changer les idées avant de reprendre le cours de sa vie de lycéen. Mais Lucas, marqué par la mort de ce père, cherche, trouve un peu de plaisir dans les bras de quelques amants, et « crush » Lilio (Erwan Kepoa Falé), le colocataire de son frère. Lucas cherche sa route et c’est peu de le dire, après celle qui lui a si brutalement enlevé son père.
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Christophe Honoré (Plaire, aimer courir vite, Les bien-aimés, Non ma fille tu n’iras pas danser, Les Chansons d’amour, 17 fois Cécile Cassard) nous plonge dans un film sans doute le plus personnel de sa riche filmographie. Marqué lui aussi à 17 ans par ce qu’il nomme « l’abandon » de son père, il interprète lui-même cette figure dont il apprendra, longtemps, à guérir. Et c’est sans doute là que se niche le secret de la grande délicatesse et sensibilité du Lycéen, remarquablement interprété par Paul Kiercher et Vincent Lacoste : la grande errance de l’adolescence, sa désorientation autant que son orientation vers la vie, laquelle semble revêtir un caractère obligatoire de séduction de la mort. Celle qu’on imagine toujours loin de soi, mais qui est finalement si proche…
F. S.
Le Lycéen, de Christophe Honoré. En salle depuis le 30 novembre.