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Billet de blog 18 août 2021

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OSS 117 : Hubert Bonisseur de La Bath ne répond plus (ou presque)

De Nicolas Bedos. Avec Jean Dujardin, Pierre Niney, Fatou N’Diaye, Natacha Lindinger, Gilles Cohen, Wladimir Yordanoff.

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Illustration 1
© (c) Christophe Brachet Mandarin production

En 1981, à quelques mois de l’élection présidentielle, OSS 117 est de retour. Une nouvelle mission, plus délicate, plus périlleuse et plus chaude que jamais, attend Hubert Bonisseur de La Bath (Jean Dujardin). C’est en Afrique que ce grand spécialiste, fin diplomate, doit se rendre, afin de tenter de récupérer un jeune collègue prometteur mais en fâcheuse posture, dont on n’a plus de nouvelles, OSS 1001 (Pierre Niney).

Depuis 2006 et l’apparition OSS 117 au Caire, nid d’espion, puis 2009 avec Rio ne répond plus, on attendait avec beaucoup d’impatience le troisième volet de l’espion au sourire ravageur, aux cheveux gominés, aux complets-vestons époque fin René Coty – début Charles de Gaulle, et aux gaffes grossières qui font mouche. Longtemps annoncé, souvent repoussé, Alerte rouge en Afrique noire a finalement été réalisé par Nicolas Bedos, Michel Hazanavicius ayant jeté l’éponge. On retrouve cependant Jean-François Halin et Jean Bruce aux dialogues, qu’on espéraient à la hauteur des deux premiers.

On ne va pas se mentir, on a été déçu à la hauteur de ce qu’on en attendait : beaucoup. La bande-annonce, déjà moyennement inspirée, nous avait pourtant mis à la fois l’eau à la bouche, et en même temps le venin de la méfiance ; celle, de nombreuses fois éprouvée, d’avoir vu l’essentiel et quasiment le meilleur du film, en deux minutes chrono.

Là où les dialogues et les réparties faisaient mouche dans Le Caire et Rio, on attend vainement le déclic dans ce troisième film des aventures d’Hubert Bonisseur de La Bath. Au lieu de répliques que les fans – dont nous sommes, ne le cachons pas – ont appris par cœur et les récitent le soir à la veillée, on assiste à une série répétitive de poncifs, qui, s'ils se veulent déconstructeurs d'une certaine bien-pensance et du politiquement correct, finissent par lasser.

Illustration 2
- Jean Dujardin (OSS 117), Pierre Niney (OSS 1001) - © (c) Christophe Brachet Mandarin production

Certes, la déconstruction du héros, vieillissant, essoufflé, largué dans tous les sens du terme - on assiste même à la « débandade » du séducteur gominé - reste intéressante, et on imagine mal désormais un quatrième chapitre à la série. On reste cependant sur notre fin et notre faim, excepté peut-être l’excellent petit monologue à charge de Pierre Niney (OSS 1001), sur les bords d’un fleuve africain, où l’on sent, comme le spectateur, toute la déconvenue d’un ex grand admirateur du personnage, finalement déçu par tant de maladresses, de niaiserie, de machisme, de racisme ordinaire.

Illustration 3
- Fatou N'Diaye, Jean Dujardin - © (c) Christophe Brachet Mandarin production

En voulant étriller notre héros et le politiquement correct, Nicolas Bedos rate la cible, avec une intrigue finalement trop plate et surtout trente minutes trop longue. Demeurent quelques seconds rôles intéressants, notamment Fatou N’Diaye, seule à pouvoir clouer le bec d’OSS 117 décidément en panne, et pas seulement lit avec ses conquêtes…

 F.S.

OSS 117 : alerte rouge en Afrique noire. De Nicolas Bedos. Sortie le 4 août.

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