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Billet de blog 26 juillet 2022

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L’Ombre d'un mensonge

Film de Bouli Lanners, avec Bouli Lanners, Michelle Fairley, Andrew Still. 1h39.

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Illustration 1
- Bouli Lanners, mâchoires serrées - © (c) Brian Sweeney Versus production

Exilé volontaire dans une île au large de l’Écosse, noyautée par une communauté presbytérienne, Phil est un homme en sursis, et il le sait. Déjà tombé plusieurs fois pour des petits AVC, il en fait un plus sérieux que les autres qui provoque une amnésie. De retour sur l’île après un passage par l’hôpital, il retrouve Millie, une femme de la communauté qui prend soin de lui. Alors qu’il cherche à rassembler ses souvenirs, elle prétend qu’ils étaient amants en secret avant son accident…

Une bonne nouvelle dans ce monde de brutes : à 56 ans, Bouli Lanners, acteur belge d’ordinaire plutôt cantonné dans des rôles "drôles", est capable de grande douceur et de sentiments (mais qui en doutait ?). Sur l’île écossaise de Lewis, battue par les vents et dominée par une austère communauté presbytérienne, où tout le monde sait tout et tout le monde se connait, Bouli installe sa caméra et ses personnage pour leur faire vivre une urgente histoire : un amour dont il faudrait se dépêcher de jouir avant de disparaître.

Disparaître, visiblement Phil l’a déjà fait : exilé sur cette terre de désolation gorgée d’eau, il pioche sans cesse pour planter les piquets des enclos à moutons chez un propriétaire terrien local, propriétaire des âmes aussi tant qu’on y est. Sa fille, Millie (sublime Michelle Fairley), toute corsetée dans ses habits du dimanche pour se rendre au temple mais corsetée davantage encore on le comprend très vite.

Illustration 2
Michelle Fairley et Bouli Lanners © (c) Versus production

Le titre original est mal traduit : on apprend dès le début du film – en version originale sous-titrée – qu’il se nomme en réalité « personne ne doit savoir » (« nobody has to known »), ce qui semblait  beaucoup mieux ! Il n’en demeure pas moins que L’Ombre d’un mensonge est infiltré par cette part de mystère qui réside à la fois dans l’histoire, mais davantage encore dans le jeu de Bouli Lanners, tout en sensibilité sans excès, et de Michelle Fairley, à son image.

 L’inverse de ses trois précédents films (Eldorado en 2008, Les Géants en 2011 et Les Premiers, les derniers en 2016), qui étaient davantage tournés vers la fantaisie, L’Ombre d’un mensonge est un film où la retenue, la délicatesse, un certain vent de nostalgie, une grâce infinie coulent de source.

 F.S.

L'ombre d'un mensonge, de Bouli Lanners, sortie le 23 mars.

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