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Le jury du 16e Festival du film francophone d’Angoulême, présidé par Laetitia Casta, a choisi de récompenser - parmi les onze films en compétition - une romance sur fond de trame historique tourmentée qui démarre à la fin de la Seconde guerre mondiale : Le Temps d’aimer, de Katell Quillévéré.
Il obtient le Valois de Diamant, la plus haute récompense de ce festival où l’on a pu voir des films de qualité, aux valeurs assumées par le FFA. Cette histoire commence à la Libération et s’étend sur une vingtaine d’années. Elle porte à l'écran les destins croisés d’une jeune femme enceinte d’un soldat allemand (Anaïs Demoustier), et d’un brillant et aisé étudiant en archéologie, Vincent Lacoste. La rencontre a lieu dans une station balnéaire bretonne où la jeune femme travaille comme serveuse dans un restaurant chic. Elle y vit avec son fils de cinq ans désormais. On comprend ce qui va la sauver dans cette relation, on découvrira ce qui le sauve lui à travers ce drame qui a visiblement séduit le jury. Il a en effet accordé le Valois de l’acteur à Vincent Lacoste. (1)

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Si on ne peut lui retirer le talent d’interpréter ce jeune homme aux tourments intérieurs, on ne peut que regretter que le jury n’ait pas eu l’audace d’accorder ce Valois de l’acteur à William Lebghil, vraiment touchant et tellement juste dans La Vie de ma mère, un très réussi premier film de Julien Carpentier. L’histoire de Pierre, qui doit s’occuper de sa mère bipolaire dont il est le curateur, et qui s’échappe de l’hôpital psychiatrique dans lequel elle est internée (Agnès Jaoui, superbe). Il se démène pour la ramener et retrouver le cours normal de sa vie. Mais tout ne va pas se passer comme il le souhaite. Le public ne s’y est pas trompé : la Valois du public est décerné à ce très beau film, qui sortira le 6 mars prochain.

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On est reconnaissant en revanche d’avoir sacrée Nadia Tereszkiewicz meilleure actrice pour son rôle de composition époustouflant d’une femme à barbe dans Rosalie, de Stéphanie di Giusto. Elle donne la réplique à Benoît Magimel, célibataire bourru et tenancier d’un petit bistrot dans la campagne bretonne profonde, un petit village vivant en vase clos et tenu d’une main de fer par un patron d’usine de blanchisserie (Benjamin Biolay). En salles le 24 janvier 2024.
Nous avions flashé et espéré le Valois de Diamant pour Yolande Moreau et son très réjouissant et touchant conte : La Fiancée du poète. Elle repart avec le Valois du meilleur scénario, coécrit avec Frédérique Moreau (qui n'est pas sa fille). Le film sortira le 11 octobre.
(1) Le Temps d'aimer, sortie le 29 novembre.
Les autres prix :
- Valois de la mise en scène : Bajoli, pour Augure.
- Valois de la musique : Hania Rani, pour Rosalie de Stéphanie Di Giusto.
- Valois du meilleur court-métrage : René Laloux, décerné au meilleur court métrage d’animation ex-aequo : D’une peinture… à l’autre de Georges Schwizgebel ; et Un grain de sable dans l’univers de Suki.
- Valois des étudiants francophones : Rien à perdre de Delphine Deloget.
D’autres films qu’on avait repéré et qui repartent bredouilles :
- L’air de la mer rend libre, de Nadir Mouknèche. Saïd vit encore chez ses parents, à Rennes, de nos jours. Incapable d’affronter sa famille pour assumer son homosexualité, il accepte un mariage arrangé avec Hadjita, qui sort d’une histoire d’amour malheureuse et de démêlées avec la justice, résignée elle aussi à obéir à sa mère. Piégés par leurs familles, ils s’unissent malgré eux, pour finalement retrouver, chacun de leur côté, leur liberté.
Première affaire, de Victoria Musiedlak. Jeune avocate fraichement diplômée, Nora a l'impression de n'avoir rien vécu lorsqu'elle est propulsée dans sa première affaire pénale. De sa première garde à vue au suivi de l’instruction, Nora découvre la cruauté du monde qui l’entoure, dans sa vie intime comme professionnelle. Emportée par la frénésie de sa nouvelle vie, elle multiplie les erreurs et en vient à questionner ses choix.
F.S.