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Billet de blog 29 août 2017

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Dream Team (the pop kids)

En 2012 était créé le premier groupe écologiste de l'histoire à l'Assemblée nationale ! Derrière le groupe politique, qui a "splitté" en 2016, une équipe de salariés sur-investis s'est démenée dans l'ombre pendant 4 ans. Je la revis le temps de cette chronique qui lui est dédiée, indépendamment de la situation politique de l'époque sur laquelle il ne me revient pas de me prononcer. Nous étions un!

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Les aléas de la vie politique et la fin soudaine du premier groupe écologiste à l'Assemblée nationale ne doivent pas faire oublier son équipe exceptionnelle de salariés. Exceptionnelle de compétences et de cohésion, avec laquelle nous avons déployé tous nos efforts pour tenir la barre (et parfois les rames !) du navire écologiste, par beau temps et dans la tempête, entre 2012 et le printemps 2016.

Illustration 1
La "dream team" en juin 2016 © F. Guerrien

Les six doigts de la main

D'abord mes homologues conseillers thématiques Alexander P., Peter J., Noémie B., Léna B, Aurélia L. (les noms des collaborateurs ont été modifiés), toutes et tous présents du début à la fin de cette aventure un peu folle. Eux d'abord car nous partagions les mêmes tâches, contraintes, et responsabilités et nous sommes investis "comme un seul homme" en nous comprenant sans avoir à nous expliquer (pas le temps pour cela !). La nature de notre activité mais aussi les personnalités des unes et des autres ont permis de créer une alchimie unique. Cette équipe alliait complémentarité parfaite des compétences et une même volonté d'aller de l'avant et dans la même direction, pour la réussite du projet écologiste et en faisant le travail de la façon la plus professionnelle qui soit. 

Malgré notre méconnaissance complète de l'Assemblée et de ses nombreux codes au départ, malgré les difficultés et successions de crises concernant directement les membres de ce petit groupe inexpérimenté (départ du Gouvernement de Cécile Duflot en mars 2014, départ d'EELV de François de Rugy à l'été 2015, réintégration du Gouvernement par Barbara Pompili en février 2016, "affaire Baupin" en avril 2016 et enfin explosion du groupe en mai 2016) mes collègues et moi-même sommes restés professionnels et solidaires jusqu'au dernier jour. Et même après ! 

C'est moi, c'est toi

Je crois qu'on a bien fait notre travail et que jamais personne ne s'en est plaint, bien au contraire. Mais c'est évidemment l'expérience humaine qui a été la plus forte et la plus remarquable. Malgré la pression permanente et les rythmes effrénés, nous ne nous sommes pas "engueulés" une seule fois en quatre ans. A peine croyable, et tellement précieux ! Au contraire, j'ai su tout au long pouvoir chercher appui, informations, et solidarité auprès de ces cinq fantastiques. S'il fallait une information ou un contact en urgence sur un texte passé, en cours, ou à venir, nous savions que l'un de nous six l'aurait et la transmettrait immédiatement à celui ou celle qui en avait besoin. 

Concernant nos emplois du temps quotidiens, un chaos permanent dicté par l'actualité politique et l'ordre du jour mouvant de l'Assemblée, il en allait de même. A tout moment, un échange de SMS nous permettait de palier en quelques minutes aux aléas de l'agenda parlementaire. Avec ce que cela implique comme sacrifice pour la vie personnelle quand un changement d'ordre du jour vous "condamne" à passer la nuit à l'Assemblée alors que ce n'était pas prévu.

Illustration 2
"Selfie" dans nos bureaux "sous les toits" du Palais Bourbon © F. Guerrien

Un texte de la commission des lois se glissait dans l'ordre du jour à la place d'un texte de la commission des Affaires économiques ? Pas de problèmes, Peter J. se rendait disponible pour le suivre, bien que père de famille et vivant à ... Lille !

Je n'avais plus les yeux en face des trous après deux nocturnes d'affilée ? Aurélia L. se libérait pour la soirée après une rapide séance de débriefing sur les enjeux de la nocturnes à venir.

Un doute sur la fiscalité agricole dans le dernier projet de loi de finances lors d'un débat dans l'hémicycle à 23h ? Un SMS à Alexander P. et le doute était levé !

Une réunion avec le cabinet Macron en même temps qu'une réunion de commission sur la loi Allain ? OK, Léna B. reçoit les membres du cabinet au pied levé. 

La réforme des Universités s'invite "par la fenêtre" avec un cavalier législatif dans un texte sur l'économie numérique ? Noémie a sous le coude une note complète et détaillée sur les négociations en cours et leurs enjeux. Et si elle ne l'a pas déjà, elle la rédige en deux heures.

Quelle équipe, quels pros ! Et en plus, le midi à la cantine ou le soir au café, nos échanges étaient vifs, amicaux, passionnés et toujours respectueux.

Nadie te quita lo bailado

Ces six là, c'est "mon" noyau dur d'une Dream Team plus large, constituée avec talent par les deux secrétaires générales du groupe Christine CR et Chantal P., et qui fonctionnait collectivement dans un échange permanent avec les attachés parlementaires de chaque député, avec qui nous nous nourrissions mutuellement et en permanence.

Illustration 3
Pause en mode "Women in Black" dans la cour d'honneur du Palais Bourbon © F. Guerrien

Nous avons organisés des dizaines d'auditions avec des acteurs de tous les horizons, rédigés des milliers d'amendements, bus des litres de café (et pas que !), produit notes sur notes, fait des coeurs avec les doigts, jamais oublié un anniversaire.

Cette masse de travail, notre professionnalisme, notre "loyauté" dans l'exercice de nos fonctions au groupe et notre application permanente à garder une certaine "neutralité" dans les luttes intestines qui ont assombris les derniers mois du groupe au service du travail législatif, nous ont en partie protégés lorsque la foudre de la dissolution du groupe est tombée (sur Twitter). Même dans ce moment difficile où la plupart ont perdu leur emploi, nous sommes restés étonnament solidaires (et forts). Nos parents divorçaient sous nos yeux mais nous devions rester soudés et avons même, par moments, fait la médiation entre eux malgré les dégâts collatéraux pour chacune et chacun d'entre nous. 

Je suis très fier d'avoir vécu cette expérience humaine et professionnelle avec cette équipe-là. Du début à la fin. Aujourd'hui encore quand on se croise "en chair et en os" ou virtuellement, il suffit d'un regard ou d'un geste pour que nous nous comprenions immédiatement. A chaque fois que je passe devant l'aile est du Palais Bourbon, où nous étions logés sous les toits, c'est cette Dream Team que je revois, peu importe qui occupe ces murs aujourd'hui.

Frédéric Guerrien

Twitter : @Fredguerrien / LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/frédéric-guerrien-8a9081118/ 

Sur la démarche : https://blogs.mediapart.fr/fredguerrien/blog/290717/chroniques-de-lancien-monde-souvenirs-dun-collaborateur-parlementaire 

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