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Billet de blog 1 juin 2013

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La conférence gesticulée, Objet Vivant Non Identifié

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Photo Emmanuel Grimault

Trois chaises sur la scène. Un tableau blanc. Un micro, dont on aura finalement pas besoin. Trois intervenants, animateurs, comédiens...comment les appeler ? Et pas mal de public, pas vraiment placé dans le noir habituel. Le but est que la frontière infranchissable qui délimite la scène s’estompe. Bienvenue à la première conférence gesticulée qui vient de lancer ce lundi soir le festival « Le vent se lève » à l’espace Job (quartier Sept Deniers, Toulouse). A l’origine de l’évènement : la coopérative d’éducation populaire du Vent Debout (voir notre reportage ICI) et le collectif Job (Lire ICI) .

Par Anne-Sophie Terral sur www.frituremag.info

Enfin, conférence gesticulée, pas vraiment.{ «On a plutôt convenu qu'il s'agissait d'une gesticulation collective!»} attaque Diane, membre de la Scop du Vent Debout, déjà bien rodée pour expliquer le concept avant de commencer, {«l'idée est de mélanger des savoirs chauds issus de l’expérience de vie de chacun, avec des savoirs froids, c'est à dire des savoirs plus théoriques...»}. Et pour ceux qui ne seraient pas encore éclairés par la température des savoirs, on peut peut-être dire, tout simplement, que c'est un outil à mi-chemin entre le spectacle, la conférence, le théâtre, et qui mêle l'autobiographie à l'analyse. Rien que ça.
Le concept a été développé par des militants de l'éducation populaire, dont Franck Lepage de la Scop Le Pavé à Rennes. Depuis, la formule a du succès. Notamment au sein des différentes coopératives d'éducation populaire -dont celle de Toulouse- constituées en un réseau qui porte un nom de petite pomme de terre, la Grenaille.
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 Inculture(s)  : Le travail - Franck Lepage & Gaël Tanguy - Scop Le Pavé  
Ce soir, la conférence participative est sur le thème de l'engagement politique. En plus des trois {«conférenciers»}, les membres du public sont aussi amenés à intervenir sur scène, au fil des questions qui se posent. Parlait-on politique à la maison? Quel souvenir je garde de l'école? Quand ai-je pris conscience de ma classe sociale? Et les premières émotions politiques? Et mon engagement, vraiment, c'était quand? Sur quelles questions?
Chico, lui aussi sur scène pour la Scop du Vent Debout, explique {«on a choisi de se baser sur l’expérience de vie. On considère qu'on augmente ainsi les chances que tous participent. On ne veut pas faire quelque chose de descendant»}. Car la parole de l'expert et du spécialiste, les méthodes d'éducation populaire s'en méfient comme d'une culture d'élite qui éloignent les citoyens du débat. Les savoirs populaires ou issus de l'action collective sont réhabilités, à coup d'aller-retour entre son histoire personnelle et celle des autres.  
Sortir de l'entre-soi
Résultats: tout le monde est plutôt à l'aise. Et la peur de monter sur scène vite évacuée. Des choses parfois dures, parfois légères sont racontées, confiées à un public d'inconnus étonnamment bienveillants. Applaudissements, éclats de rire, débats mouvants. C'est vrai qu'elle est loin, la soporifique conférence traditionnelle qui donne des fourmis dans les jambes.
A la sortie? Comme une impression de bonne humeur car on a rit et cogité à la fois. Les témoignages de chacun défilent en boucle dans la tête. On y repense, on y réfléchit. Mais malgré ce tapis de réflexions qui reste, l'impression quand même que dans cette salle, on a fait de l'entre-soi. Avec des semblables qui, justement, ont plus ou moins, à quelques nuances près, la même culture politique. C'est l'éternelle problématique. Comment de pas prêcher entre convaincus? Comment diffuser plus largement l'énergie vitale que représente l'éducation populaire pour la démocratie? Comment aller vers ceux qui, justement, n'ont pas de culture politique? Voilà une de question qui mériterait bien une petite conférence gesticulée...
-* Pour retrouver l'intégralité du programme du festival, qui a lieu jusqu'au 9 juin à l'espace Job : http://vent-debout.org/lvsl/wp-content/uploads/2013/05/Programme2013LVSLJOB.pdf
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