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Billet de blog 4 mars 2012

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Mélenchon veut prendre toute la place

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Le 5 avril, le centre de la Ville rose va rougir. Pour la campagne des élections présidentielles, Jean-Luc Mélenchon tiendra meeting place du Capitole, une première depuis le Général de Gaulle.

par Philippe Bertrand sur www.frituremag.info

A Toulouse, si on va au Bikini ou à la Dynamo pour écouter du rock, c’est plutôt au parc des Expos, à la salle Mermoz ou dans des salles de taille plus modeste qu’on a l’habitude d’entendre des discours politiques. La Halle aux grains, haut-lieu des concerts de musique classique, s’y essaye depuis les élections européennes de 2009, d’abord avec Europe Ecologie-Les Verts, une première, suivie depuis par Martine Aubry, le Front de gauche ou bientôt François Bayrou. Mais le 5 avril prochain, c’est sur la place du Capitole, haut lieu de rassemblement populaire, qu’est organisé un meeting de Jean-Luc Mélenchon. Il est vrai que depuis quelques semaines, le candidat du Front de gauche remplit les salles, obligeant l’équipe de campagne à revoir son budget à la hausse, obligée de louer des espaces plus grands. «  Dès le lancement de la campagne en 2010, explique Jean-Christophe Sellin, responsable local du Parti de gauche, il y a tout de suite eu une implication populaire et 7500 personnes ont assisté à la première réunion le 29 juin place Stalingrad à Paris. Les gens se réapproprient la politique, comme en 2005. Avec notre slogan "Place au peuple", nous avons rapidement décidé d’organiser de grands rassemblements sur des places à Toulouse, Marseille et Paris. »

Cela fait longtemps que les 12 000 m² de la place du Capitole, plutôt habituée à accueillir les supporters du Stade toulousain venus fêter les titres du club de rugby, n’ont pas résonné de discours politique. Certes, lors de la campagne des primaires socialistes à l’automne dernier quelques badauds ont été harangués par Arnaud Montebourg, tel un commercial en baies vitrées devant son stand parapluie, les invitant à participer à sa réunion publique du soir. Rien à côté de la foule importante venue écouter le Général de Gaulle qui parlait depuis le balcon de l’hôtel de ville au mois de février 1959. Un discours plutôt gentil, peut-être destiné à faire oublier sa précédente visite, quinze ans plus tôt.

La Ville rouge

Août 1944. Toulouse vient d’être libérée et à Paris, la Ville rose, terre radicale-socialiste, acquiert rapidement une réputation d’insubordination, presque révolutionnaire. Les Allemands ont laissé la place aux maquis des départements voisins, et Pierre Bertaux, commissaire de la République, le représentant du gouvernement, a fort à faire avec les comités de la libération et les milices patriotes du Parti communiste qui patrouillent en ville. Malgré cette agitation, il n’y a aucune tentative de prise de pouvoir. Le 16 septembre, le Général de Gaulle vient siffler la fin de la partie, traitant presque par le mépris les libérateurs, résistants, FFI et guérilleros espagnols, et affirmant sa volonté de rétablir la souveraineté nationale avant tout.
Près de soixante-dix ans après cet épisode, alors que «  de Gaulle était place du Capitole pour arrêter quelque chose, explique Jean-Christophe Sellin, nous y serons pour commencer quelque chose. »
En effet, le meeting du 5 avril sera précédé d’une manifestation pour la VIe République, thème cher au Front de gauche, qui des allées Jean-Aurès convergera par les rues de Toulouse vers la place du Capitole, où plus de 10 000 personnes sont attendues pour écouter le discours du candidat Mélenchon. Place au peuple, aux alentours des 20 h !

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