Farida Belamri se bat depuis 2002 pour obtenir sa naturalisation française, en vain. Son dossier a fait sept aller-retours à la préfecture et serait, d’après notre enquête, aujourd’hui à Paris, sans que Farida n’en ait été informée. Née en 1956 dans l’Algérie française, vacataire pendant 7 ans à la mairie de Toulouse, cette femme a perdu son emploi il y a deux ans parce qu’elle n’avait pas la nationalité française.
par Armelle Parion, Rémy Gabalda sur www.frituremag.info
Farida Belamri se bat depuis 2002 pour obtenir sa naturalisation française, en vain. Son dossier a fait sept aller-retours à la préfecture et serait, d’après notre enquête, aujourd’hui à Paris, sans que Farida n’en ait été informée. Née en 1956 dans l’Algérie française, vacataire pendant 7 ans à la mairie de Toulouse, cette femme a perdu son emploi il y a deux ans parce qu’elle n’avait pas la nationalité française. Encore une fois, elle n’a pas pu voter aux dernières élections municipales. Pourtant, son père s’est battu sous le drapeau français pendant la Seconde guerre mondiale. Ses quatre enfants sont Français, et elle n’a jamais remis les pieds dans son pays d’origine depuis près de 40 ans.
L’ancien maire de Toulouse, Pierre Cohen, a écrit à Manuel Valls et a reçu, en février, une réponse de l’ancien ministre de l’Intérieur, devenu Premier ministre lors du récent remaniement. Aujourd’hui, Farida, toujours dans l’attente, garde l’espoir que sa situation se dénoue au plus vite. Sa naturalisation, au-delà de la reconnaissance qu’elle lui apporterait, est la condition indispensable pour avoir des revenus stable et une vie sereine.
Alors que le cinquantenaire des accords d’Evian était fêté il y a peu, il mettait fin à la guerre d’Algérie et ouvrait la voie à l’indépendance du pays, Farida Belamri, elle, attend toujours sa réintégration dans la nationalité française. Née en 1956 dans l’Algérie française, elle a pris à l’âge de 20 ans "un aller sans retour" vers Toulouse, où elle réside depuis 38 ans et où elle a élevé ses quatre enfants. L’administration rejette depuis 2002 sa demande de réintégration en lui opposant l’argument qu’elle n’a pas de CDI. Or en 2008, lorsque la mairie de Toulouse qui l’emploie depuis deux ans en CDD, lui proposait sa titularisation, elle doit faire marche arrière au motif que Farida Belamri n’était pas citoyenne française. Farida Belamri poursuit son long combat pour obtenir sa naturalisation.
Armelle Parion et Rémy Gabalda , journaliste radio et photojournaliste, ont voulu retracer son combat au quotidien à travers un reportage photographique et sonore, qui la suit dans ses démarches, ses interrogations, l’accompagnement de ses proches, ses préoccupations, son histoire...