
A partir du 21 août et jusqu’à la fin de l’année, les Terriens vivent à crédit sur les ressources de la planète. Chaque année, l’ONG Global Footprint Network (GFN) calcule le jour où la consommation de l’humanité en ressources naturelles a épuisé ce que la planète est capable de fournir en une année, de la filtration de l’eau douce à la fourniture de matières premières, y compris alimentaires, en passant par la pêche, la déforestation, etc...
CO2, mon amour... le divorce est donc bien consommé. Que s’est-il donc passé depuis les fameux sommets internationaux de Rio, de Kyoto, de Copenhague ? Des promesses et des chiffres, peu de résultats. Sur quoi a débouché le très médiatique Grenelle de l’Environnement ? Quelques décrets pas encore appliqués et un Président de la République qui annonce sans remords "le Développement Durable, ça commence à bien faire...". Alors que la population mondiale entière a été secouée par la crise financière, habituée à vivre à crédit et à s’incliner sans cesse devant la dictature des banques, c’est maintenant au tour des ressources naturelles de devoir contracter des prêts sur son avenir. Sauf que, comme le disait un célèbre écolo, "La nature ne négocie pas". On ne peut pas lui infliger, en somme, les dégâts que l’on inflige à un système bancaire basé sur l’artifice. Car sa réaction serait terrible.
Alors, que faire ? Travailler avec elle dans un nouvel échange respectueux. Qu’on le qualifie de soutenable ou de durable, cette nouvelle forme de développement doit respecter celle qui nous fournit l’eau, l’air, la lumière, les plantes, les poissons selon un processus élaboré depuis des milliers d’années. L’humanité serait bien prétentieuse de vouloir lui donner des leçons, de lui imposer sa façon de faire.
C’est donc, ici, là, et maintenant, dans le village à côté, le champ du voisin, le système de transports ou de gestion des eaux des grandes agglomérations, dans sa façon de consommer, de manger, de se déplacer, qu’il faut agir. Ce fameux "Agir local" !
Ce hors-série reprend les articles et reportages réalisés par Friture Mag depuis un an sur ces thématiques, à travers un "Etat des lieux" et des "Possibles" à concevoir. Il revient aussi sur la bataille contre les gaz de schiste, exemple s’il en est d’une dérive technologique et inconsciente sur fond de course folle à de nouvelles énergies, à l’aune de la raréfaction du pétrole. Il fait le point sur l’état de l’opinion quelques mois après Fukushima et ce désir de plus en plus ardent de sortir de l’ère du nucléaire. Il fait une sorte de bilan des bonnes pratiques dans le Grand Sud de la France.
Cependant, il reste beaucoup à faire. L’agriculture bio grignote du terrain, mais dans le même temps ce sont des milliers d’exploitations qui disparaissent (20 % cette année). Les énergies renouvelables progressent, mais qui se saisit vraiment du gigantesque chantier de l’habitat et de la précarité énergétique subie par les plus démunis ? On porte un soin particulier à nos rivières, mais qui sait si dans quelques années on ne subira à l’identique le scandale de l’amiante en dénombrant les maladies dues aux pesticides ?
La seule solution se trouve, ici, pas loin de chez nous. Un morceau de planète à soigner et à respecter. Comme partout.