
La production d’aluminium pour l’international a longtemps guidé la vie et les habitudes des habitants d’Auzat et de Tarascon sur Ariège : petites villes autrefois fleuron d’une industrie de pointe. Alors qu’aujourd’hui les usines ont fermé ou presque, il reste encore des traces physiques et des empreintes mémorielles, qui coexistent dans un espace flottant, indécis ; un territoire sur lequel anciennes et nouvelles générations tentent de reconstruire une réalité qui leur a échappé.
- Ce portfolio est à retrouver dans le magazine papier N°17, actuellement en vente (lien ICI).
par Anne-Sophie Terral, Thomas Guillin sur www.frituremag.info
À Auzat, le virage tout azimut du Sport et du Tourisme
Auzat, Ariège : 745 mètres d’altitude. La commune s’étale en fond de vallée, au pied des restes d’un château médiéval et des « 3000 » des Pyrénées ariégeoises. Depuis 1908, la production d’aluminium fait vivre la vallée. Jusqu’en 2003, et cette date qui résonne encore comme un choc dans l’histoire collective locale. Le 19 mars à 16h25, les cheminées de l’usine d’Aluminium de Péchiney toussent leur dernier souffle. La colère est grande, les manifestations nombreuses. Après la signature d’un plan social, plus de 220 personnes restent sur le carreau. Dix ans plus tard, les petites maisons de la cité ouvrière sont toujours là. Mais l’usine s’est transformée en hôtel d’entreprises bariolé, et les cuves à électrolyse ont laissé la place à des installations sportives dernier cri. Le territoire est entrain de prendre à toute vitesse le virage du sport et du tourisme. Et la « plaine des sports » (avec terrain de foot-rugby, piste d’athlétisme, complexe de tennis ou encore salle d’escalade) est sortie de terre. Elle est aujourd’hui la fierté des élus locaux qui promettent en choeur une « nouvelle ère ». Ils veulent faire d’Auzat une référence en matière d’activités de pleine nature, et surtout un lieu de préparation physique et de remise en forme pour les sportifs. Beaucoup d’argent (5,3 millions d’euros) a été injecté dans ce projet de reconversion. Mais les traces d’un passé industriel à vif sont encore fraîches. Et le plus dur reste à faire. Notamment pour régler la question cruciale du manque d’hébergements dans la vallée.
Texte de Anne-Sophie Arnal










- Photographies dans le cadre du web-documentaire Péchiney, et après ?
Réalisation : Gwladys Déprez et Valérie Guillaudot
Photographies : Thomas Guillin
Production . Caméra au Poing