
Rio Loco, deuxième du nom sous la direction d’Hervé Bordier son nouveau directeur, nous embarque dès mercredi 13 juin à Toulouse dans une aventure inédite. La Prairie des Filtres s’apprête à absorber trois continents pour n’en former qu’un seul, imaginaire, où la musique puise son histoire, ses rythmes, ses mélodies et son identité dans la langue portugaise.
par Ariane Mélazzini-Dejean sur www.frituremag.info
Prairie des Filtres, la magie opère encore. Le 6e continent lusophone prend forme. Des bonnes femmes en mousse et bien en chair, un brin provoc, sont postées à l’entrée, plus loin, des Embarcaçao solidaires se sont échouées sur la Prairie. Il ne manque plus que la musique… et l’odeur. Celui des spécialités portugaises, venues de trois continents, qui s’apprêtent à crépiter sous les cases à miam miam, dix fois plus nombreuses que les scènes, c’est dire si cela a son importance ! Pour la musique, il faudra attendre le 12 juin, pour les plus chanceux, clients et amis d’une banque qui, comme chaque année, organise une avant-première la veille du lancement officiel. Pour les autres, début des hostilités le 13 juin à 17h.
Le pari portugais

Sous des airs linguistiques légèrement empruntés pour un festival dit populaire, l’appellation “Lusofonia” de cette édition 2012 a pourtant tout pour faire rêver, en bords de Garonne entre le 13 et le 17 juin. Cette année, tout a été fait dans les règles de l’art. Le thème 2012 annoncé en clôture de l’édition 2011, Hervé Bordier et son équipe ont eu une pleine et vraie année de préparation pour faire leurs preuves. Si réunir l’Afrique, l’Europe et l’Amérique latine n’est pas aisé, encore fallait-il y trouver un sens. Sur le papier, le résultat est au rendez-vous. À l’image du peuple portugais, de ses conquêtes et de ses défaites, de ses vagues à l’âme et de son esprit de fête, nous voyagerons entre nostalgie, émotion et joyeux trublions. Il ne manquera à l’appel que la regrettée ambassadrice de la musique capverdienne Cesaria Evora, décédée en décembre 2011, à qui un hommage spécial sera rendu lors de la soirée d’ouverture. Pour le reste, le programme est plus que copieux. Des découvertes à la pelle venues du Cap Vert, d’ailleurs, avec le son ambiancé du funana (Ferro Gaita) et la poésie militante de Tchéka, puis Zé Brown ou le hip hop made in Nordeste brésilien, le reggae jamaïquo-brésilien de Bambas Dois, etc. Des grands noms avec le puissant Lenine, le fado mythique de Madredeus et de ses jeunes talents Antonio Zambujo et Mariza. Enfin, l’une des grandes richesses de cette édition se trouve dans les musiques d’Afrique lusophone, quasi inconnues en France et pourtant chargées d’histoires : les incroyables rythmes du Mozambique avec Ghorwane, Super Mama Djombo ou la voix de la jeunesse de Guinée Bissau, et surtout la bande son inédite de l’Angola des années 70, sortis des cartons par Conjunto Angola.
Le pari écolo
La note écolo du festival va-t-elle s’améliorer cette année ? Verdict sur ces mêmes pages à la fin du festival. L’exemplarité est en tous les cas toujours un leitmotiv au sein de l’organisation. Eco-Loco, l’espace dédié à la prévention et au développement durable prendra cette année des allures d’éco quartier, les associations étant installées dans de petits chalets en bois, se démarquant des autres tentes du village. Vous y retrouverez tous les jours un stand Friture Mag, qui organise le 16 juin à 18h, en partenariat avec le festival, un débat au long cours sur l’avenir de l’eau entre l’Amazone et la Garonne, animé par Laure Noualhat (alias Bridget Kyoto), journaliste à Libération.
- Rio Loco, du 13 au 17 juin, Prairie des Filtres. Accès au site du 13 au 16/06 de 16h30 à00h30 et le 17/06 de 16h à 00h30. www.rio-loco.org
- Le programme des débats et rencontres sur le stand de Friture Mag