Le 21 septembre 2001 à 10H17, dix jours après les attentats de New-York, l’explosion de l’usine AZF a secoué Toulouse, faisant 31 morts, 2500 blessés, plus de 2 milliards d’euros de dégâts. Le film interroge les témoins les plus proches, blessés, anciens salariés, pompiers, journalistes, ceux qui étaient au mauvais endroit au mauvais moment ou que leur profession a conduit à être les premiers sur les lieux. En leur demandant de raconter la minute qui précède et celle qui suit l’explosion, le film questionne en fait sur la persistance des souvenirs de ce moment tragique et sur les besoins d’un "devoir de mémoire" quand la ville a choisi d’effacer la plupart des traces de la catastrophe.
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Diffusion : 21 septembre 2011 à 23 h 55
Un documentaire de Fabrice Valéry, rédacteur en chef adjoint à la rédaction de France 3 Toulouse, produit par France 3 Midi-Pyrénées dont le texte est dit par Michael Lonsdale.
Rappel historique
Le vendredi 21 septembre 2001, à 10H17, l’explosion du stock de nitrates d’ammonium déclassés du hangar 221 de l’usine AZF a fait 31 morts, 2500 blessés, 27.000 logements dévastés et plus de 2 milliards d’euros de dégâts dans Toulouse. La puissance de l’explosion a creusé un cratère de 40 mètres de diamètre et de 7 mètres de profondeur.
Dix jours après les attentats de New-York, cet accident industriel a secoué toute la population toulousaine et au-delà, la France.
L’usine était installée sur le site en bord de Garonne depuis les années 1920.
C’est en effet par réparation de guerre que la France avait obtenu de l’Allemagne les brevets de l’ammoniaque de synthèse. Le choix de Toulouse pour installer l’Office National Industriel de l’Azote (ONIA) s’était opéré en raison de son éloignement d’un éventuel front à l’Est et de sa proximité avec les terres agricoles du sud-ouest de la France. Au fil du temps, l’usine construite à la campagne a ensuite était engloutie par la ville. En plus des autres usines du pôle chimique du sud de Toulouse, l’usine avoisinait un hôpital psychiatrique, la rocade, des établissements commerciaux,
plusieurs établissements scolaires dont deux lycées et des dizaines de milliers d’habitants, notamment de quartiers populaires.
L’usine était une des plus importantes productrices d’engrais pour l’agriculture.
Elle produisait également des produits chlorés et d’autres produits chimiques. Elle s’étendait sur 70 hectares.
En 2001, AZF appartient à la société Grande Paroisse, elle-même filiale du groupe pétrochimique français Total.
Le film :
Ce film n’est pas une enquête sur les circonstances de l’explosion. Il s’agit plutôt d’un travail sur les effets du temps. 10 ans après, les souvenirs de ce moment sont-ils précis ? Alors que les traces de l’usine et de la catastrophe ont presque toutes disparues, faut-il continuer à se souvenir ou au contraire tourner la page ?
Et vous que faisiez-vous à ce moment-là ?
Le film raconte la minute de l’explosion (10h17), celle qui précède et celle qui suit. Au-delà de ce principe narratif, c’est à une interrogation sur les souvenirs et le travail de mémoire que nous mène ce documentaire.
Trois « piliers » narratifs
Cette démarche s’appuie sur trois piliers pour construire la narration.
- « l’égalité » des témoignages : Les 10 témoins interrogés l’ont tous été de la même manière. Interviewés sur fond noir, dans le même cadre, leurs témoignages prennent encore plus de valeur. Cette technique d’entretien gomme également les différences sociales ou professionnelles et les met tous sur un pied d’égalité. Tous les témoignages ont alors la même valeur. Cette mise en scène des témoins donnent également une grande puissance évocatrice à leur propos.
- le respect des images d’archives :
La richesse visuelle et sonore des documents vidéos enregistrés immédiatement après l’explosion par des journalistes professionnels ou des vidéastes amateurs impose que ces documents soient montrés avec le plus grand respect en évitant de les dénaturer en les montant ou en les commentant. Ce sont donc des extraits de « rushes » qui conduisent les téléspectateurs tout au long de ces minutes dramatiques.
- la narration à la première personne.
En employant la première personne du singulier, le texte (dit en voix off par le comédien Michael Lonsdale) implique l’auteur et lui permet de prendre parti (sur l’urbanisation des zones industrielles classées dangereuses, sur l’effacement de toutes les traces de l’usine au détriment du souvenir, etc) sans avoir à se mettre lui-même en scène.
Les témoins : Ils sont 10
Tous différents, tous riches de leur point de vue et de leur expérience.
Jean-François Grelier :
En 2001 : formateur à l’IUFM, il était à son domicile à la Cité du Parc face à AZF. Gravement blessé, il raconte avec précision mais aussi beaucoup de détachement, ces minutes tragiques.
Aujourd’hui : retraité, il a pris récemment la présidence de l’association des sinistrés du 21 septembre.
Thierry Bordas :
En 2001 : photoreporter au journal La Dépêche du Midi il a vécu l’explosion au plus près car il se trouvait dans sa voiture de reportage sur la rocade à côté de l’usine. Légèrement blessé, il a été le premier journaliste sur les lieux.
Aujourd’hui : toujours photographe à la Dépêche du Midi, il réside dans l’Aude.
Roland Le Goff :
En 2001 : responsable de la sécurité-incendie à AZF, il est resté enseveli huit heures sous les gravats dans son bureau, situé à 50 mètres du hangar 221.
Aujourd’hui : il est membre de l’association Mémoire et Solidarité qui regroupe des anciens salariés d’AZF.
Philippe Douste-Blazy :
En 2001 : au moment de l’explosion, il était maire de Toulouse depuis quelques mois.
Aujourd’hui : il est secrétaire général adjoint de l’ONU.
Jean-Pierre Havrin :
En 2001 : Il est directeur départemental de la sécurité publique de Haute- Garonne, premier flic du département.
Aujourd’hui : retraité de la police, il est depuis 2008, adjoint au maire de Toulouse chargé notamment de la sécurité.
Abdelkader Chikh :
En 2001 : artisan, il était à son domicile, dans le quartier de La Faourette au moment de l’explosion. Comme beaucoup de ses voisins, il a eu son appartement dévasté.
Aujourd’hui : il habite toujours le quartier et confie ne pas pouvoir oublier ce jour de septembre 2001.
Pierre Nicolas :
En 2001 : journaliste à France 3, il a pris sa moto quelques instants après l’explosion. Accompagné de son collègue caméraman Michel Mézières, ils ont été la première équipe de télévision sur les lieux.
Aujourd’hui : toujours journaliste à France 3 Toulouse. Les images qu’ils ont ramenées avec Michel Mézières sont toujours, 10 ans après, d’une grande force.
Kherfia Melaïki :
En 2001 : assistante maternelle, dans le quartier de La Faourette, elle a vu sont appartement soufflé par l’explosion. Choquée et désorientée, ne pouvant mettre la main sur ses clés, elle a du attendre plusieurs heures avant d’être secourue.
Aujourd’hui : elle habite toujours le même quartier et avoue être toujours sous le choc.
Antoine Bernès :
En 2001 : chirurgien maxillo-facial au CHU de Rangueil et riverain d’AZF, il se trouvait au volant de son véhicule à quelques mètres de l’usine au moment de l’explosion. Miraculeusement épargné, il a ensuite rejoint son lieu de travail où il a soigné des blessés.
Aujourd’hui : retraité, il habite toujours à Toulouse.
Christian Pizzocarro :
En 2001 : directeur opérationnel des sapeurs-pompiers, il a été l’officier qui, après s’être assuré que le site était sécurisé, a déclenché le plan rouge.
Aujourd’hui : retraité, il vit dans le Tarn.
L’auteur et le narrateur
L’auteur : Fabrice VALERY
Agé de 41 ans, journaliste, il est actuellement rédacteur en chef adjoint au sein de la rédaction de France 3 Midi-Pyrénées. « 10h17 » est son premier film documentaire.
Le narrateur (voix off) : Michael LONSDALE
Acteur multicarte (cinéma, tv, lecture, théâtre) avec notamment à son actif des dizaines de films avec les plus gran